Jusqu'à présent, les possesseurs de PC qui souhaitent regarder des films ou des séries en toute légalité grâce à Netflix ne peuvent pas le faire sous Linux, sauf à utiliser une version Windows de Firefox émulée avec Wine. La faute au choix de Netflix d'utiliser le plug-in Silverlight de Microsoft pour sécuriser les contenus (alors qu'ils sont déjà piratés et re-piratés, mais c'est là une exigence indécrottable des ayants droit pour donner accès à leur catalogue).
Mais les choses vont changer. Un technicien de Netflix a fait savoir sur une mailing-list d'Ubuntu que le service de vidéo à la demande sur abonnement pourra fonctionner sous la distribution Linux en utilisant le navigateur Chrome 14.02, à la condition toutefois que les linuxiens concernés disposent de la librairie NSS 3.16.2 ou supérieure. Cette dernière devrait être intégrée à la prochaine mise à jour de sécurité d'Ubuntu.
Dit plus clairement, Netflix met en oeuvre son envie d'utiliser le HTML5 pour diffuser ses vidéos sans plug-ins, mais sans renoncer pour autant à la sécurisation des flux qui ne doivent pas pouvoir être enregistrés librement. Sous Linux, le navigateur Chrome utilisera donc la librairie NSS (Network Security Services) développée par Mozilla pour sécuriser les communications entre un serveur et une application distante, mais aussi l'extension Encrypted Media Extensions (EME) en cours de standardisation au W3C.
L'EME est soutenu par Microsoft et Google qui l'intègrent à Internet Explorer et Chrome, et en mai dernier, Mozilla a décidé d'intégrer l'EME dans Firefox, au prix de fortes critiques des défenseurs du logiciel libre qui estiment que les DRM n'ont rien à faire dans un standard W3C, et encore moins dans un navigateur libre. L'intégration de l'EME oblige en effet Firefox à intégrer une librairie au code fermée, fournie par Adobe.
"Malgré notre désapprobation des DRM, nous avons fini par penser que Firefox a besoin de fournir un mécanisme pour que les gens puissent regarder des contenus contrôlés par DRM", expliquait la fondation. Elle a alors jugé que c'était au logiciel libre et à ses utilisateurs de plier aux demandes d'Hollywood, et non à Hollywood de s'adapter aux demandes des utilisateurs de logiciels libres.
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