Au sein de la nouvelle commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker, la politique numérique de l'Union sera dirigée par deux commissaires. Le premier, Günther Oettinger, de nationalité allemande, s'occupera de l'économie et de la société numériques, tandis que le second, l'Estonien Andrus Ansip, s'occupera du marché unique numérique.
Afin de valider les choix Jean-Claude Juncker pour composer la future commission, chaque commissaire a dû se plier à une audition devant les élus européens. À cet exercice, Günther Oettinger s'est montré très décevant. Sur la neutralité du net et le logiciel libre, il a envoyé des signaux défavorables et a traité avec une certaine légèreté l'affaire du piratage des photos de célébrités.
Andrus Ansip favorable au logiciel libre
De son côté, Andrus Ansip a fait meilleure impression. Du moins, en ce qui concerne le logiciel libre. Alors que Günther Oettinger a refusé de répondre à une question sur ce sujet lors de son audition, son collègue "a clairement indiqué que la Commission européenne devait encourager l'usage du logiciel libre et s'est engagé à soutenir le développement de l'usage du logiciel libre", relève l'APRIL.
"Évoquant sa propre expérience, il a également expliqué que, lorsqu'il était Premier ministre de l'Estonie, il avait fait en sorte que tout logiciel financé par des fonds européens soit disponible pour tous", note encore l'association française. Mais si Andrus Ansip s'intéresse manifestement à ce sujet, le prochain commissaire en charge du marché unique numérique sera attendu au tournant.
Un soutien à ACTA qui n'a pas été oublié
Car Andrus Ansip a été favorable au projet d'accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) lorsqu'il était premier ministre d'Estonie entre 2005 et 2014, le qualifiant de "très bonne chose" en 2012. Un point qui n'a pas été oublié par les internautes, puisque ce soutien a été rappelé dans la boîte à questions ouverte par le Parti pirate pour donner la parole aux citoyens de l'Union européenne.
Dans sa lettre de mission, Andrus Ansip devra créer un marché unique des télécoms en permettant aux Européens d'utiliser les opérateurs européens de leur choix sans surcoût, de créer un marché unique des droits d'auteur sur Internet et d'harmoniser toutes les législations en matière de protection des données personnelles et d'utilisation des ondes radio.
Il lui est aussi demandé de boucler l'élaboration du nouveau règlement européen des données personnelles dans les six prochains mois et de participer à la politique globale de la Commission, notamment fiscale, pour encourager l'investissement dans les entreprises du numérique.
( photo : CC BY Kaupo Kikkas )
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