USA Today publie cette semaine un article passionnant sur eMusic, le service vendu en 2003 par Vivendi Universal à Dimensional Associates. Lors de l’acquisition, les nouveaux propriétaires ont changé radicalement le modèle économique du site. Plutôt que de vendre des chansons sous DRM, le site ne vendrait que des abonnements donnant droit au téléchargement d’un nombre défini de fichiers MP3 (le plus petit est à 9,95 $ pour 40 téléchargements par mois). Les quatre majors, attachées à leur DRM, ont refusé fermement de faire partie de la fête et seuls des labels indépendants ont permis au site de fonctionner.
Pendant ce temps, l’iPod d’Apple gagnait toujours plus de parts de marché avec plus de 60 millions de baladeurs vendus depuis 2001, et environ 75 % des baladeurs MP3 vendus aux Etats-Unis. Pour remplir légalement son iPod en chansons, le consommateur était obligé d’utiliser la plate-forme iTunes, la seule dont le format de DRM est reconnu par l’iPod. Ou alors le consommateur pouvait se tourner vers des chansons au format MP3 sans DRM, également reconnu par l’iPod.
Les indés remercient Steve Jobs
C’est ainsi que selon les dernières données du NPD Group, eMusic a progressivement augmenté sa notoriété pour devenir la deuxième boutique de musique en ligne aux Etats-Unis, avec 11 % de parts de marché derrière les 67 % de l’iTunes d’Apple. Il devance les ténors médiatiques que sont Napster ou Rhapsody, incapables de proposer de la musique lisible sur le baladeur le plus populaire du marché.
Bien qu’eMusic ne dispose pas des plus grands noms de la musique internationale, il a pu se tailler une place de choix sur le paysage numérique américain, au plus grand bénéfice des artistes indépendants. « Il n’y a aucun doute que le succès de l’iPod a joué en notre faveur« , reconnaît volontiers David Pakman, le président de eMusic. « La confusion du consommateur sur les formats interopérables nous a beaucoup favorisé« .
Pour Jim Sturgeon, le président du label de musique classique Naxos (le plus gros vendeur sur eMusic), « les majors ne se sont créées que des problèmes avec les DRM« . « Que protègent-ils ? N’importe quel gamin trouve comment les contourner. Ce qu’ils disent vraiment c’est ‘Je ne fais pas confiance à mes clients‘ ».
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