Tous les constructeurs rivalisent de communication ces derniers mois pour faire savoir qu'ils sont en pointe sur les futurs modèles de voitures auto-pilotées, la palme de l'originalité (mais pas de la difficulté) revenant à Audi et sa voiture de sport.
Lors d'une enquête que nous avions réalisé en 2012, au moment où Google enchaînait les milliers de kilomètres d'essais, Renault nous avait dit envisager des voitures semi-autonomes entre 2015 et 2018, et finalement Carlos Ghosn a fixé comme objectif à ses équipes de vendre des voitures autonomes en 2020. De son côté, Tesla se contentera l'an prochain de voitures qui sont capables de se rabattre toute seule lors d'un dépassement.
Mais même Google, qui est l'entreprise qui a le plus communiqué sur son savoir-faire en matière d'automobile (on peine à ajouter "autonome", puisque c'est finalement un pléonasme), est loin d'être prêt pour lancer une Google Car dans le grand bain. Certes, la firme de Mountain View a déjà testé sa voiture en ville pour mettre à l'épreuve sa capacité à détecter et anticiper les obstacles, mais un long chemin serait encore à faire avant de pouvoir installer un propriétaire lambda sur le fauteuil d'une voiture sans volant.
En effet selon Slate, les essais de Google sont réalisés après une cartographie 3D extrêmement précise du trajet que doit emprunter le véhicule. Avant de lancer la voiture autonome sur la route, les équipes repèrent le moindre changement de panneau de signalisation, de feu de croisement, de peinture au sol, etc. Tout est scanné, vérifié à la fois par un ordinateur et des humains, pour mettre à jour la mémoire interne de la voiture. Cette cartographie 3D permet alors alors à l'intelligence artificielle de concentrer sa puissance de calcul sur ce qui n'est pas cartographié, et ce qu'elle doit donc analyser en priorité.
Un long, très long chemin à faire
Sans cette cartographie 3D préliminaire, beaucoup plus exigeante qu'un Google Maps ou Google Street View, la voiture refuse de bouger. Pas question de prendre le risque de rater un feu rouge qui ne serait pas référencé dans la base de données. Aussi, lorsque la firme dit avoir parcouru des centaines de milliers de kilomètres, il s'agit en fait des mêmes quelques milliers de kilomètres qui ont été scannés spécialement, et qui sont répétés en boucle.
Avant de lancer une Google Car sur le marché, il faudra donc scanner l'ensemble des autoroutes, des routes nationales, des routes départementales ou même des chemins communaux, pour que la voiture puisse aller d'un point A à un point B, sur des routes qu'elle connaît. Et le moindre changement de signalisation devra être intégré dans la base de données avant que la voiture n'arrive sur la route concernée.
Bien sûr, l'idée à long terme est que l'intelligence artificielle puisse se contenter de suivre le GPS pour savoir vers où aller, et d'utiliser ses caméras pour voir et anticiper les panneaux, les autres voitures, les passants, les animaux qui traversent, les pompiers qui demandent à doubler, les routes inondées, les routes verglacées, les scooters couchés sur la route, les places de parking disponibles, les policiers qui demandent à s'arrêter, les gens qui ouvrent leur portière côté route sans regarder, les tracteurs qui font tomber une botte de foin, les branches d'arbres qui coupent la chaussée, etc., etc.
Or ce long terme pourrait être un très long terme. En attendant, pour des raisons évidentes de sécurité et d'assurance, le plus probable est que la voiture autonome ne soit qu'une voiture semi-autonome, comme nous l'avait expliqué Renault en 2012. Il sera possible de passer le volant à l'IA, mais le conducteur devra se tenir prêt à intervenir au moindre problème. Ce qui retirera de nombreux avantages de l'auto-mobile.
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