Dans quelques années, des drones médicaux porteront peut-être assistance aux personnes victimes d’un arrêt cardiaque. C’est en tout cas le scénario que veut écrire un étudiant belge de 23 ans avec son prototype d’aérodyne qui embarque un défibrillateur prêt à l’emploi. Selon lui, son projet propose une solution qui améliore significativement les chances de survie, grâce à une intervention très rapide.
L’idée du jeune homme, Alec Momont, est venue suite au constat du temps de réponse parfois trop long des services de secours, par exemple à cause d’une circulation difficile. Certains mettent parfois dix minutes à parvenir jusqu’à la victime, alors que la mort cérébrale entraînant son décès survient entre quatre et six minutes après l’arrêt cardiaque. Avec le drone, l’objectif est d’intervenir sur zone en une minute.
Sur le papier, le fonctionnement du service est le suivant :
Lorsqu’une personne est victime d’un arrêt cardiaque, un passant appelle le 112, qui est le numéro d’urgence européen. En ligne avec un opérateur, il explique la situation. La géolocalisation du smartphone est alors utilisée pour établir le trajet aérien du « drone ambulancier », qui pourra voler jusqu’à 100 km/h pour atteindre sa destination, et de façon autonome.
Si la victime se trouve dans un bâtiment, le passant est invité à attendre à l’extérieur pour récupérer le drone. Celui-ci peut alors être transporté à la main. À partir de là, le passant pourra raccrocher son téléphone et suivre directement les instructions de l’opérateur via le drone, celui-ci étant équipé d’un micro, d’une caméra et de haut-parleurs.
Une vidéo de présentation a été réalisée, montrant la grande simplicité des gestes à accomplir. Ici, le scénario met en scène une jeune femme portant secours à son père.
https://youtube.com/watch?v=y-rEI4bezWc%3Frel%3D0%26showinfo%3D0
Aux Pays-Bas, le drone a visiblement séduit les services d’urgence locaux. Il reste néanmoins à faire baisser le prix de production du drone (15 000 dollars l’unité) afin de rendre abordable le déploiement d’un réseau d’aérodynes à travers tout le pays et, pourquoi pas, dans toute l’Europe.
En France, le nombre de personnes décédant chaque année d’un arrêt cardiaque est de 40 000. Selon les chiffres de la société AED MAP, 5,7% des victimes d’un arrêt cardiaque sont sauvées. Ce taux est néanmoins quatre à cinq fois plus élevé dans les pays où les lieux publics sont équipés en défibrillateurs automatisés externes et la population formée aux gestes qui sauvent.
En attendant l’arrivée des drones médicaux, il est possible de se former à l’utilisation du défibrillateur et au massage cardiaque. 7 fois sur 10, ces accidents surviennent devant un témoin, mais moins de 20 % des ces témoins sont formés aux gestes de sécurité, selon AED MAP. Il existe aussi des applications recensant les défibrillateurs situés à proximité, en se basant sur la géolocalisation du mobile.
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