La nouvelle est passée inaperçue alors que le monde avait les yeux tournés vers Philae et Gallica. L'Agence spatiale euopéenne (ESA) a annoncé cette semaine qu'elle entamait un processus visant à corriger partiellement l'orbite des deux satellites Galileo lancés au mois d'août dernier. Suite à un problème de tuyaux trop rapprochés qui ont gelé le carburant du lanceur Soyouz, les deux satellites qui devaient compléter la constellation destinée au "GPS européen" s'étaient retrouvés sur une mauvaise orbite.
Au lieu d'être entraînés sur une orbite parfaitement circulaire à 23 222 km au dessus de la Terre, les deux engins sont sur une orbite décalée (ci-dessus en rouge) dont la distance avec le globale varie entre 25 900 km et 13 713 km. De plus, les orbites ne sont pas dans l'angle initialement voulu par rapport à l'équateur.
Mais les deux satellites n'ont pas été abandonnés pour autant. L'ESA annonce en effet qu'elle commence une série de 15 manoeuvres programmées tout au long du mois, pour corriger l'orbite d'un premier satellite (le cinquième dans l'ordre protocolaire de la constellation Galileo). Si tout se passe bien, le deuxième suivra.
Bons pour la navigation
L'ESA utilisera pour ce faire les propulseurs, qui n'ont toutefois une réserve suffisante que pour déplacer la masse sur 4 000 km environ. Il ne sera donc pas possible de corriger complètement l'orbite, qui restera ovale, mais à une distance de 17 339 km sur son point le plus bas (appelé périgée). Cette nouvelle position aura pour effet très concret de permettre aux capteurs d'orientation des antennes de mieux fonctionner, la Terre apparaissant "trop grosse" au niveau du périgée actuel. De plus, son exposition à la ceinture de radiations de Van Allen sera réduite, garantissant un meilleure fiabilité à long terme.
Enfin, la nouvelle position fera que les deux satellites reviendront tous les 20 jours au dessus du même endroit sur Terre, ce qui permettra de coordonner leur parcours avec ceux des quatre autres satellites Galileo, qui reviennent tous les 10 jours au même endroit.
Enfin, ce qui est important pour son utilisation pour la navigation, la nouvelle orbite diminuera la variation dans les niveaux du signal, réduira l'effet Doppler du signal, et améliorera la visibilité des satellites par les appareils.
L'ESA attendra cependant que tous les essais soient fait sur le satellite n°5 avant d'entamer la même démarche de correction d'orbite pour le satellite n°6.
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