Google continue d'avancer dans son projet de faire voler des ballons gonflés à l'hélium au niveau de la stratosphère, pour donner l'accès à internet sans fil dans les moindres recoins reculés du monde. La firme de Mountain View, qui mène déjà des expérimentations dans plusieurs régions du globe (Californie, Brésil, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud…), a officialisé jeudi un accord avec le Centre national d'études spatiales (CNES), pour collaborer ensemble à ce projet Loon de Google.
"Google a des compétences technologiques. Pour chacun de ses projets futuristes, il cherche à s'allier avec les meilleurs experts dans le monde", explique le CNES au Figaro. L'accord avec l'agence française a été signé dès l'été dernier, et permettra selon le quotidien de "partager des ressources, des expériences et des recherches en matière de ballons stratosphériques". Il doit permettre en particulier à Google d'améliorer le temps de vol de ses ballons, dont certains s'écrasent de façon incontrôlée.
Or le CNES, qui les utilise régulièrement pour tester des instruments destinés à être embarqués dans des satellites, est un habitué des ballons envoyés dans la stratosphère, à plus de 18km de hauteur.
D'août à novembre 2005, le Centre spatial et le Laboratoire de Météorologie Dynamique de Palaiseau avaient aussi mené ensemble la campagne STRATEOLE-VORCORE, qui avait pour objectif d'étudier l'évolution du trou d'ozone dans le vortex polaire, en utilisant des ballons envoyés depuis l'Antarctique. Deux ballons pressurisés de 8,5 et 10 m de diamètre avaient alors été conçus et envoyés dans les couches supérieures du ciel, avec 63 jours de vol en moyenne. C'est moins que la centaine de jours espérée à terme par Google avec ses ballons Loon, mais c'est tout de même un succès qu'espère pouvoir imiter Google.
"Le Cnes aidera Google à développer son expertise, à analyser les vols et à concevoir un ballon de nouvelle génération pour le projet Loon. En échange, les résultats des tests menés par Google en Nouvelle-Zélande et au Brésil et ceux de la nouvelle campagne de 2015 – 100 ballons doivent dériver tout autour de la planète – seront partagés avec le Cnes", explique Google au Figaro.
Le projet Loon est en concurrence frontale avec une autre initiative portée par Facebook, Internet.org, qui mise plutôt sur des drones et des satellites. D'autres acteurs souhaitent également se lancer dans le marché de la fourniture de l'accès à internet pour les milliards d'êtres humains qui en sont dépourvus (comme de tant d'autres choses…), à l'instar de SpaceX qui devrait bientôt annoncer son propre projet à base de centaines des micro-satellites.
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