Le prestataire Dashlane, qui propose un gestionnaire de mots de passe, a publié les résultats d'une étude réalisée en analysant la robustesse des mots de passe choisis par 70 000 clients sur les différents sites internet où ils s'inscrivent et s'identifient. En moyenne, les Français obtiennent la pire note d'Europe avec 58 points sur 100, loin derrière les 67 points obtenus par les Allemands. La France fait cependant mieux que les Etats-Unis, qui ferme la marche du classement mondial avec seulement 52 points.
Le score est calculé en prenant en compte différents critères positifs ou négatifs comme sa longueur (plus c'est long plus c'est bon), la présence de caractères spéciaux qui évitent les attaques par dictionnaire de mots, ou encore le choix de mots de passe à fuir comme 12345, motdepasse, azerty, etc.
En tirant un peu fort sur les conclusions, la société y voit la manifestation d'une différence culturelle entre des Allemands préoccupés par la protection de leur vie privée du fait de leurs souvenirs de la Stasi, alors que les Américains chercheraient avant tout l'efficacité et la rapidité. "Outre-Rhin, la sensibilité à la sécurité et à la vie privée est très développée tandis qu’aux Etats-Unis les risques sont minimisés au profit des opportunités", analyse Guillaume Desnoes, directeur de Dashlane pour l'Europe.
L'INTERNAUTE N'EST PAS LE COUPABLE
"Concernant la France, outre ses particularités culturelles, il est nécessaire de pointer du doigt le manque de pragmatisme des pouvoirs publics qui agissent peu sur le front de la sécurité en ligne se contentant surtout de publier des alertes. On est loin du modèle britannique où le gouvernement a investi 5M£ par an dans les campagnes « Cyber Streetwise » et « Get Safe Online ! »", dénonce-t-il.
Statistiquement, les femmes en France veilleraient légèrement mieux que les hommes à choisir un mot de passe plus sûr (60 points), et surtout les jeunes semblent mieux sensibilisés, avec un score de 65 points pour les moins de 25 ans. Les scores sont toutefois relativement proches, et dénotent une faiblesse générale dans le choix des mots de passe.
Or c'est une autre étude de Dashlane, beaucoup plus intéressante à nos yeux, qui montrait en juillet dernier la responsabilité des éditeurs de sites internet eux-même dans le choix des mots de passe. Résumée par l'infographie ci-dessous, elle montrait que des sites pourtant très réputés et très sensibles comme Amazon (qui stocke le numéro de carte bleue), Meetic ou ShowroomPrivé avaient une politique beaucoup trop laxiste face aux choix de leurs utilisateurs, alors qu'Apple et Microsoft étaient les meilleurs élèves.
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