Victime d'un piratage sans précédent, qui a débouché sur la diffusion de nombreuses informations sensibles, Sony Pictures est aux abois. Complétement dépassé par les évènements, le studio ne peut que constater l'étendue des dégâts. Les révélations se poursuivent dans la presse, malgré ses mises en garde, tandis que les auteurs de l'attaque informatique courent toujours.
Ces derniers jours, la situation s'est néanmoins tendue lorsque les auteurs du piratage ont proféré des menaces beaucoup plus explicites à l'encontre des salariés de l'entreprise et des salles de cinéma qui oseraient projeter le film The Interview. Dans celui-ci, les acteurs James Franco et Seth Rogen incarnent deux journalistes qui interviewent Kim Jung-Un et sont chargés par la CIA de l'assassiner.
L'aversion manifeste des pirates de Sony Pictures pour The Interview, qui n'est qu'une banale comédie à l'américaine, est tout à fait surprenante. Pourquoi se focalisent-ils autant sur ce long-métrage, dont Sony n'est que le distributeur ? Depuis le début des évènements, l'existence du film est en effet considéré comme un casus belli par les responsables du piratage de Sony Pictures.
La Corée du Nord, principal suspect
Au regard de la thématique du film, qui se paie le régime de la Corée du Nord, et de la politique singulière menée par Pyongyang, la question de l'implication du pays dans l'opération a très vite été posée. En effet, non seulement les officiels nord-coréens ont pris position contre le film, mais en plus le pays est soupçonné d'avoir des capacités particulières dans le domaine de la lutte informatique.
Il y a une dizaine de jours, l'un des cadres du FBI avait indiqué lors d'une conférence sur la sécurité informatique à Washington que le rôle de la Corée du Nord dans les déboires du studio n'avait pour l'instant pas été prouvé. Cependant, il semble que la situation ait changé depuis. La presse indique que plusieurs responsables américains ont des éléments soulignant la complicité de Pyongyang.
D'après le New York Times, qui s'appuie sur des cadres du renseignement américain, la Corée du Nord a joué un "rôle central" dans l'attaque informatique. Même son de cloche du côté de CNBC, qui s'appuie aussi sur des sources gouvernementales. La Corée du Nord a bien téléguidé l'opération, dont le point d'origine se trouve en de hors du pays, pour éviter de le compromettre directement.
Toujours interrogé par CNBC, l'un des responsables a déclaré que cela "ne peut pas être laissé sans réponse". Reuters rapporte pour sa part que la Maison Blanche hésite à faire un communiqué officiel sur le sujet, estimant que chaque déclaration concernant Pyongyang déclenche systamatiquement des réactions excessives. Une déclaration pourrait néanmoins survenir dans la journée ou vendredi.
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