Fruit d'une collaboration entre les principales agences spatiales, la station spatiale internationale (ISS) dépend, pour son ravitaillement (eau, nourriture, gaz, carburant, pièces détachées, pièces de rechange….) comme pour la relève de son équipage, des navettes envoyées périodiquement à partir des bases de lancement situées sur la Terre. Ainsi, plusieurs tonnes de fret sont envoyées chaque année.
Du fait de la complexité d'une telle opération et de son coût, il n'est pas raisonnable de programmer une livraison par semaine. Il est donc crucial, lors de l'inventaire de la prochaine cargaison, de ne rien oublier. Il n'y a en effet guère de place à l'erreur à 400 kilomètres en orbite autour de la Terre. Un oubli peut au mieux retarder un programme scientifique, au pire mettre en péril la survie de l'équipage.
Et si un tel cas de figure survient quand même ? Évidemment, l'on peut toujours imaginer l'envoi en urgence d'une navette qui apportera l'objet manquant. Toutefois, une autre solution est en train d'émerger. Plus rapide et nettement moins coûteuse, elle permet aujourd'hui d'assister l'ISS sans avoir à organiser le décollage d'un vaisseau de ravitaillement.
Cette solution, c'est l'impression tridimensionnelle.
S'il manque par exemple une clé de serrage, pourquoi ne pas numériser son dessin technique et l'envoyer directement à l'ISS par voie électronique ? Ainsi, elle serait directement conçue sur place, permettant à l'équipage de s'en servir immédiatement, au lieu d'attendre le prochain départ d'une navette. Pour de nombreuses pièces de rechange ou détachées, ce serait un réel avantage.
Or justement, l'ISS est équipée depuis septembre 2014 d'une imprimante tridimensionnelle capable de fonctionner dans un contexte d'impesanteur. Sur le site Medium, la startup Made In Space, qui est basée dans la Silicon Valley, raconte qu'elle est désormais partenaire de la NASA et, qu'à ce titre, elle est amenée à participer à réaliser les dessins techniques d'éléments utiles à l'équipage.
Une fois l'objet dessiné par Made In Space avec un logiciel de DAO, celui-ci est transmis à la NASA qui se chargera de le transmettre à la station spatiale internationale. Les données sont ensuite confiées à l'imprimante, qui se chargera de concevoir couche par couche le composant représenté sur le schéma. Les spationautes n'ont alors plus qu'à le récupérer, une fois le processus achevé.
Bien sûr, l'outil a ses limites. Il n'est pas en mesure d'imprimer des composants trop complexes ou de la nourriture (même si la NASA finance un projet en ce sens). En outre, il ne permet pas de se passer complètement des navettes de ravitaillement. L'eau, le gaz et le matériau sur lequel s'effectue l'impression (comme la résine) ont toujours besoin des vaisseaux spatiaux.
( photo : NASA )
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