Les États-Unis n'en démordent pas. Alors que de multiples indices tendent à disculper la Corée du Nord du piratage informatique de grande ampleur qui a mis à terre Sony Pictures, et malgré l'apparition de pistes a priori plus vraisemblables, Washington persiste et signe. À ses yeux, Pyongyang a bien téléguidé d'une façon ou d'une autre l'opération contre le studio de cinéma.
En conséquence, la Maison Blanche tenait à riposter. Après plusieurs semaines de statu quo, une première salve est partie vendredi. Le département du Trésor a mis à jour sa liste des personnalités et des institutions nord-coréennes visées par des sanctions économiques. Au total, la mesure touche dix cadres du régime et trois entités proches du gouvernement.
"Nous prenons au sérieux l'attaque de la Corée du Nord qui visait à créer des dommages financiers importants sur une société américaine et à menacer les artistes et d'autres personnes dans le but de restreindre leur droit à la liberté d'expression", commente Washington dans un communiqué. Et les USA ne comptent pas en rester là. D'autres actions sont à prévoir. "Il s'agit du premier volet de notre réponse".
Cela étant, on peut s'interroger sur l'efficacité de ces nouvelles sanctions sur un pays vivant en quasi-autarcie.
Complètement isolée du reste du monde, à l'exception du soutien apporté par la Chine, la Corée du Nord est un adversaire difficilement atteignable sur le plan économique. En outre, l'imprévisibilité du régime nord-coréen est un facteur à prendre en compte. La punition américaine pourrait conduire Pyongyang à prendre quelques initiatives, notamment sur le plan militaire.
Les États-Unis se basent sur l'enquête du FBI, effectuée en collaboration avec d'autres agences et organismes du gouvernement, pour accuser la Corée du Nord. Toutefois, les preuves et la manière dont celles-ci ont été obtenues n'ont pas été partagées en intégralité, ce qui jette un voile de suspicion sur le rôle réel du régime dans les ennuis de Sony Pictures.
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