Les chefs d’état et de gouvernement de l’Union européenne devraient formuler les 12 et 13 février prochain des propositions concrètes pour mettre en place une contre-propagande sur Internet, et freiner celle des djihadistes à travers un contrôle accru des réseaux sociaux.

Ce lundi 19 janvier, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne se réunissent à Bruxelles pour discuter des mesures qui pourraient être prises pour combattre la propagande des organisations terroristes sur Internet. Selon Euractiv, une réunion informelle des ministres de l’intérieur et de la justice est également prévue les 29 et 30 janvier à Riga, en Lettonie, pour aborder ces questions.

« Nous devons contre- balancer la rhétorique des djihadistes. Nous avons besoin du discernement de la communauté musulmane, de ses arguments et de sa théologie, afin de déconstruire le mythe offert par les djihadistes, nous devons les priver de leur glamour illusoire« , résume un fonctionnaire interrogé par le site spécialisé dans les coulisses politiques européennes.

C’est lors de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles, les 12 et 13 février prochain, que des mesures concrètes pour surveiller et censurer les réseaux sociaux devraient être proposées au niveau européen. Il s’agira d’harmoniser sur Internet la lutte contre les discours djihadistes dans un contexte de plus en plus ouvertement qualifié de « guerre », qui justifie de censurer l’ennemi, ou de l’empêcher de communiquer secrètement.

Même si les droits de l’homme garantissent en principe la liberté d’expression, pour laquelle des dirigeants politiques de premier plan ont défilé à Paris aux côtés du peuple, la censure de simples discours politiques ou idéologiques peut avoir lieu en temps de guerre, au titre des dérogations permises par les traités internationaux.

C’est déjà au nom de la lutte contre le terrorisme que la France a adopté en novembre dernier une loi qui autorise l’Etat à ordonner le blocage et le déréférencement de sites internet sans aucun contrôle judiciaire, selon des critères d’appréciation qui sont laissés à sa discrétion. Si la mesure est peu contestée s’agissant de terroristes islamistes qui tuent sans vergogne des civils, le « terrorisme » n’en reste pas moins une notion beaucoup trop facilement malléable et exploitable… comme l’expliquait François Hollande lui-même à La Télé Libre, en 2009. Il faudra donc se méfier de toute mesure prise sous l’émotion contre l’Etat Islamique ou Al-Qaïda, qui pourraient être exploitées demain contre d’autres groupes s’opposant aux intérêts de l’Etat :

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