Lundi, Wikileaks a rendu publique une lettre reçue de Google par trois de ses collaborateurs et journalistes le 23 décembre dernier. Le moteur de recherche leur annonçait qu'il avait dû fournir au FBI leurs e-mails privés… en mars 2012. Très agacé, le site fondé par Julian Assange a donc écrit au président de Google Eric Schmidt pour se dire "stupéfait" et "troublé" qu'il ait fallu attendre deux ans demi avant que Google fasse savoir qu'un média et ses journalistes avaient été espionnés par les services fédéraux américains.
Pour Wikileaks, cette révélation ne faisait que confirmer le rapport étroit et parfois malsain qu'entretient Google avec l'administration des Etats-Unis, en particulier lorsqu'il s'agit de seconder la diplomatie américaine dans le monde. En l'espèce, Wikileaks fait l'objet d'une procédure pénale pour avoir divulgué des centaines de milliers de câbles diplomatiques.
Mais Google se défend d'avoir mal agi. La firme assure dans les colonnes du Washington Post qu'elle a combattu chacune des ordonnances judiciaires qui lui imposaient la stricte confidentialité de la réquisition. Elle aurait fait une première fois opposition à ce type d'ordonnances (dites "gag orders") en janvier 2011, dont une fois en mars 2012 concernant les trois comptes Gmail personnels des collaborateurs de Wikileaks.
"De janvier 2011 à aujourd'hui, Google a continué à se battre pour lever les gag orders sur toute procédure juridique reçue sur Wikileaks", promet l'avocat de la firme de Mountain View, Albert Gidari,. Il assure demander le droit de rendre publiques toues les pièces de la procédure.
Il semble étrange à première vue que Twitter, qui avait également reçu en 2010 des demandes de communication d'informations concernant Wikileaks, ait réussi à rendre l'information publique presque aussitôt, et que Google ait ensuite échoué. Mais Gidari, dont le cabinet représente les deux entreprises dans ces affaires, explique que c'est justement le scandale provoqué par les révélations de Twitter qui aurait fortement compliqué la tâche pour Google.
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