En tant qu'instrument de communication utilisé par des belligérants de tous camps, Twitter a choisi de choisir un camp. Et c'est en toute logique que le service américain a décidé de respecter la loi et la philosophie occidentales, en se faisant le censeur des groupes terroristes islamistes qui utilisent Twitter pour diffuser leur propagande dans le monde entier. Le réseau social est un allié de fait dans la politique de contre-propagande réclamée par les Européens et les Américains, et n'hésite plus à bloquer au plus vite les comptes associés aux groupes djihadistes. La stratégie est à la fois de faciliter la diffusion des messages occidentaux contre l'islam radical, et au contraire de tout faire pour rendre le moins visibles possibles les publications de l'adversaire. Or la propagande de guerre est un outil indispensable de tout protagoniste à un conflit armé.
L'an dernier, des sympathisants de l'Etat Islamique avaient déjà menacé de mort les employés de Twitter, après une série de fermetures de dizaines de milliers de comptes accusés de relayer la propagande de l'organisation islamiste. "Le temps est venu de répondre à la direction de Twitter en attaquant directement leurs employés et en les assassinant physiquement", avait demandé un mouvement installé à Jérusalem, proche du Front Al-Nosra. "La direction de Twitter devrait savoir que s'ils n'arrêtent pas leur campagne dans le monde virtuel, nous ferons venir à eux la guerre dans le monde réel sur le terrain", ajoutait-il.
Six mois plus tard, les menaces sont renouvelées. Selon Buzzfeed qui en traduit une partie, des messages en arabe ont été publiés qui menacent très explicitement et directement Jack Dorsey, le président de Twitter. Les mots sont très proches de ceux de septembre dernier. "Votre guerre virtuelle contre nous cause une guerre réelle contre vous", disait ainsi l'un des messages qui aurait été retweeté par de nombreux partisans de l'Etat Islamique.
"Nous vous avons dit depuis le début que ce n'était pas votre guerre, mais vous vous n'avez pas compris et avez continué à fermer nos comptes sur Twitter, mais nous revenons toujours", ajoutait un autre.
Comme l'an dernier, les messages appellent à la mobilisation de moudjahidine, en particulier de prétendus "loups solitaires", pour "prendre (le) souffle" des cadres de Twitter.
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