C’est une condamnation par défaut, faute pour le prévenu de s’être présenté et défendu devant la justice. Dans un communiqué publié ce mardi par la Société Civile des Producteurs de Phonogrammes (SCPP), le tribunal correctionnel de Paris a condamné le 2 avril le fondateur et administrateur du site Wawa-Mania à un an de prison ferme et 20 000 euros d’amende.
Par ailleurs, le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Paris donne l’ordre au créateur de Wawa-Mania de payer la publication du jugement et de fermer son site. Mais ces demandes resteront lettre morte, puisque l’intéressé, Dimitri Mader a quitté la France depuis quelques années. En effet, il vivrait aujourd’hui en Asie, selon une interview qu’il a donnée à UnderNews en 2013.
Quant au site, celui-ci est toujours actif. Il utilise actuellement une adresse dont l’extension appartient à l’Équateur (.ec). Il est même très fréquenté, à tel point qu’il a fini par attirer l’attention du représentant au commerce des États-Unis. Ce dernier l’a en effet placé sur la liste noire l’an dernier. Celle-ci recense chaque année les plateformes les plus actives en matière de piratage.
L’AFFAIRE WAWA-MANIA
Il faut remonter à 2010 pour comprendre l’affaire Wawa-Mania. À l’époque, le fondateur du site, Dimitri Mater, était poursuivi par plusieurs plaignants (dont Microsoft, la Sacem et l’association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA)) pour contrefaçon. La SCPP avait elle-même déposé plainte en décembre 2009, à la suite d’une enquête menée par les services de police spécialisés (BEFTI).
Cette année-là, les choses ont pris une tournure tout à fait particulière avec la création d’une association ad hoc, l’ATILD (« Association pour le Téléchargement sur Internet et la Libre Diffusion », qui a aujourd’hui disparu de la circulation). Sa seule raison d’être était de prendre la défense de Wawa-Mania et de son fondateur, quitte à mener des actions médiatiques.
D’ailleurs, son principal fait d’armes a été l’intrusion dans les locaux de l’ALPA pour y déployer une banderole. Cependant, l’action conduite par l’ATILD avait fait polémique, d’autant que des soupçons sur un éventuel blanchiment d’argent, opéré via l’ATILD, ont émergé au cours de l’année, en plus des accusations complémentaires formulées contre Dimitri Mader.
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