Dans le cadre de l'adoption du rapport Schaake contre les abus des outils de surveillance sur internet, le Parlement européen a rappelé mardi son souhait que l'Union européenne accueille Edward Snowden, Julian Assange et d'autres activistes dans le cadre d'une procédure d'asile politique. L'ancien agent de la CIA qui a révélé l'ampleur de la collecte de données par l'agence américaine du renseignement est toujours hébergé en Russie sous un statut précaire, tandis que le fondateur de Wikileaks est enfermé depuis désormais plus de trois ans dans les murs de l'ambassade de l'Equateur à Londres.
Les eurodéputés ont souhaité ainsi attirer "l'attention sur la situation critique des lanceurs d'alerte et de ceux qui les soutiennent, notamment des journalistes, lorsqu'ils dénoncent des pratiques de surveillance abusives dans des pays tiers". En juillet dernier, la journaliste américaine Laura Poitras qui a participé aux révélations d'Edward Snowden et qui en a tiré un documentaire en son honneur a décidé de porter plainte contre les USA pour le harcèlement qu'elle subissait.
Sans citer de noms mais en évoquant entre les lignes les cas de Snowden et d'Assange, le Parlement "estime qu'il convient de les considérer comme des défenseurs des droits de l'homme qui peuvent, à ce titre, prétendre à la protection de l'Union, conformément aux orientations de l'UE concernant les défenseurs des droits de l'homme".
Aussi l'assemblée européenne "réitère son appel à la Commission et aux États membres pour qu'ils envisagent sérieusement la possibilité d'accorder aux lanceurs d'alertes une protection internationale contre toutes poursuites".
Mais l'appel aura bien du mal à résonner, notamment en France. Le gouvernement a déjà plusieurs fois refusé l'asile à Julian Assange, envoyé une fin de non-recevoir à Edward Snowden, et modifié sa propre législation pour inciter les éventuels lanceurs d'alertes des services de renseignement français à garder le silence pour éviter des poursuites pénales.
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