Syrie, Irak, Libye, Corne de l'Afrique, bande sahélo-saharienne… Nombreuses sont les régions du monde qui sont devenues en quelques années de vastes zones de crise. Dans ces pays frappés par la guerre, l'avenir des populations locales est complètement bouché. Beaucoup préfèrent donc fuir pour échapper aux violences, en particulier celles qui sont exercées par l'organisation de l'État Islamique.
Cette crise des réfugiés, qui touche d'abord les pays limitrophes des États en déliquescence (dans le cas de la Syrie par exemple, le Liban, la Turquie et la Jordanie absorbent à eux trois plus de 3,7 millions de personnes), concerne aussi l'Europe. Plusieurs centaines de milliers de migrants s'efforcent de rejoindre le Vieux Continent avec l'espoir d'y trouver une vie meilleure.
L'EUROPE SE CRISPE
Ce phénomène migratoire, de par son ampleur exceptionnelle, est en train de provoquer une terrible crispation en Europe. Il suffit de lire la presse pour s'en rendre compte. Jamais les pays européens n'avaient fait face à une telle vague de réfugiés depuis la seconde guerre mondiale et personne n'arrive à s'entendre sur les réponses à apporter à cette situation.
Est-ce qu'il faut remettre en cause l'espace Schengen ? Doit-on intervenir militairement dans les pays en crise pour agir à la source du problème ? Le niveau d'aide pour les pays en crise est-il suffisant ? Faut-il accueillir davantage de réfugiés, avec éventuellement un mécanisme de répartition prenant en compte la population de chaque pays d'accueil ?
Dans le cas de l'Allemagne, qui est l'un des pays privilégiés par les migrants pour y déposer une demande d'asile, le gouvernement se dit prêt à faire un effort particulier afin d'accueillir beaucoup plus de personnes qu'à l'accoutumée. Mais même de l'autre côté du Rhin, la crise des réfugiés divise vivement l'opinion publique, au point que cela a provoqué un accroissement de la parole xénophobe sur Internet.
FACEBOOK DOIT MIEUX MODÉRER
Ce phénomène est tel que la chancelière Angela Merkel est allée jusqu'à demander à Facebook de modérer avec plus de vigueur les messages racistes postés sur son service. "Quand des gens attisent la sédition sur les réseaux sociaux en utilisant leur vrai nom, ce n'est pas seulement l'État qui doit réagir. Facebook, en tant que compagnie, devrait faire quelque chose contre de tels propos. Les règles doivent être appliquées"
Le réseau social dispose déjà d'un règlement qui interdit les discours incitant à la haine. Les contenus visant des personnes en raison de certains critères (ethnicité, origine nationale, religion, etc) sont supprimés et les comptes concernés sont susceptibles d'être fermés. "Les organisations et personnes incitant à la haine de ces groupes protégés n’ont pas le droit de présence sur Facebook", rappelle le site.
Facebook n'est pas en capacité de vérifier tous les échanges a priori. Le site compte donc aussi sur ses membres pour l'avertir en cas de souci ("nous demandons aux membres de notre communauté de nous signaler ce type de contenu") et sur leur capacité à produire un contre discours ("vous pouvez également utiliser Facebook pour prendre la parole et sensibiliser la communauté qui vous entoure").
( photo : CC BY-NC-ND European Council )
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