Pendant que les stars de la micro-électronique se produisaient au Consumer Electronics Show (CES), les stars des films X se produisaient dans la même ville de Las Vegas, non sans intérêt pour les nouvelles technologies. Les producteurs de cinéma pornographique devaient notamment affirmer leur position dans la bataille entre le Blu-Ray et le HD DVD. Selon différentes sources, le HD DVD serait massivement présent sur le salon et les producteurs de Porn-Valley auraient décidé d’élire le HD DVD comme standard. Parmi les raisons évoquées figure en première place le coût de fabrication des disques HD DVD, bien moindre que le Blu-Ray qui demande des matériaux et des usines spécifiques (Sony a démenti refuser la pornographie sur ses Blu-Ray). Dans cette industrie des plus rationnelles économiquement, le choix s’est fait tout seul.
Et ce choix a une importance cruciale. Il nous ramène aux début des années 1980 alors que Sony, qui soutient aujourd’hui son Blu-Ray, tentait alors d’imposer son format Betamax face à la VHS. Le Betamax était reconnu par tous les professionnels comme un format de meilleure qualité technique, mais l’histoire et les industriels n’ont retenu que la VHS. Les raisons à l’échec de Sony ont été longuement analysées. Il y a eu, bien sûr, le refus obstiné de Sony à vendre des licences de Betamax à ses concurrents (qui rappelle le refus d’Apple avec le format FairPlay, d’ailleurs), ou une durée d’enregistrement plus longue du VHS. Mais ce qui a surtout joué dans la balance, c’est la décision prise par les professionnels du plan serré de commercialiser des cassettes VHS et non des Betamax. L’industrie du sexe a été la première à comprendre que la vidéo allait apporter un nouveau marché gigantesque au cinéma, et son choix en faveur de la VHS a entraîné les consommateurs puis toute l’industrie d’Hollywood derrière elle.
L’histoire va-t-elle pour autant bégayer ? Ca n’est pas sûr. A cette époque, la vidéo ouvrait un marché totalement vierge, qu’il fallait créer de toutes pièces. Aujourd’hui, il s’agit simplement d’un renouvellement technique qui, pour la pornographie, se joue d’ailleurs davantage sur Internet que dans les lecteurs de salon. Il n’est pas certain que la demande en films pornographique sur support matériel soit telle qu’elle oblige toute l’industrie de la vidéo à s’aligner. Mais c’est tout de même un signe fort en faveur du HD DVD, qui bénéficie déjà du soutien de Microsoft et d’un échec de lancement pour le Blu-Ray, causé entre autres par les retards à répétition de la PlayStation 3…
Si la messe n’est pas encore dite, elle est toutefois bien entamée.
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