254 millions d’euros de chiffre d’affaires pour l’année 2006, contre 189 millions d’euros l’an dernier. A ce rythme, Fnac.com devrait sans difficulté tenir son objectif de devenir la première boutique culturelle du groupe LVMH, devant celle des Halles à Paris. Le site enregistre une progression de 35 % de son chiffre d’affaires et reste rentable pour la troisième année consécutive.
Mais Denis Olivennes, le patron de la Fnac, est resté timide sur les résultats de la boutique entièrement dématérialisée, FnacMusic.com. La fréquentation a doublé entre juin et décembre 2006, mais le site ne compte encore cette année que 5,5 millions de titres vendus (en hausse tout de même de 80 %). Le salut ne viendra que du retrait des DRM, débuté tardivement en octobre mais surtout en janvier de cette année. « Si vous prenez nos premiers titres vendus au format MP3, le groupe Aaron en novembre, nous avons multiplié par deux leurs ventes dans la première semaine de commercialisation par rapport à la précédente où ils étaient uniquement disponibles sous le format WMA, le DRM de Microsoft », explique M. Olivennes à Libération. Dans l’ensemble, les ventes de titres des labels indépendants qui ont accepté d’abandonner les DRM auraient grimpé de 5 à 10 %, a précisé la Fnac. Des chiffres qui, s’ils se confirment, pourraient inciter les majors à emboîter le pas de leurs concurrents. « Globalement, les gens achètent deux fois plus de musique en ligne si elle est sans DRM ! », martelle le patron de la Fnac, qui accuse. Depuis des années, dit-il, les majors « campent sur des positions myopes et courtermistes, en sous-estimant d’abord les nouveaux modes de consommation de la musique via le téléchargement et en refusant de comprendre que leurs positions inflexibles les ont amené dans le mur ».
En mars, Denis Olivennes fera paraître un pamphlet aux éditions Grasset. Son titre : « La gratuité, c’est le vol ». Tout un programme. Lui qui vend 95 % de son catalogue musical à moins d’un exemplaire par an et par magasin fustige la licence globale qui « est un cauchemar de la raison et n’est absolument pas concevable dans des conditions d’équité et de justice ». Il se dit « en tout les cas intimement persuadé qu’il y a de l’avenir, que la musique payante n’est pas morte ».
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