Les Américains intensifient les pressions sur leur voisin du nord pour faire adopter au Canada des lois plus fermes contre le piratage. Confrontée à une montée en puissance des enregistrements de films réalisés directement dans les salles de cinéma, Warner Bros. Pictures a décidé de ne plus diffuser d’avant-premières de ses films sur le territoire canadien, et d’annuler toutes celles qui étaient prévues. Sont notamment concernés Ocean 13 et Harry Potter et l’Ordre du Phénix.
« La nouvelle politique mise en œuvre représente la réponse du studio face au manque de législation au Canada pour diminuer la vague croissance de films pris au camescope (â’camcordedâ’) qui font l’objet d’un traffic dans le monde entier« , a expliqué Warner dans un communiqué. « Malgré des preuves irréfutables que le piratage de films est devenu un problème économique et judiciaire majeur, le Canada n’a pas adopté de loi fédérale pour rendre le camcording illégal ou pour permettre la confiscation de l’équipement, et, en conséquence de quoi, est devenu la principale source pour la plupart du piratage de films dans le monde« .
En réalité, il n’est pas du tout certain qu’une loi soit nécessaire pour condamner ce genre de pratiques. La loi canadienne actuelle doit suffir, et selon nos propres observations nombre de salles de cinéma au Canada procèdent à des fouilles de sac (comme en France) et affichent très clairement des messages de prévention. Toutefois, selon Warner, sur les 18 derniers mois 70 % des titres du studio ont été piratés au Canada.
Le mois dernier, l’International Intellectual Property Alliance (IIPA) a demandé au gouvernement de placer le Canada dans la liste noire des pays hostiles à la propriété intellectuelle, aux côtés par exemple de la Russie ou de la Chine. Le gouvernement avait refusé diplomatiquement, en plaçant tout de même le Canada en liste grise, en attendant la réforme de la loi sur le droit d’auteur promise par le gouvernement. Le Canada est l’un des derniers pays occidentaux à n’avoir pas transposé les accords OMPI de 1996.
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