Avec près de 15 millions de consoles Wii et 56,82 millions de Nintendo DS écoulées dans le monde, le constructeur japonais Nintendo est en tête des ventes de consoles de jeux vidéo. Et le constructeur est déjà bénéficiaire depuis longtemps sur chaque console vendue. En Europe, il enregistrerait ainsi une marge bénéficiaire de 74 $ par console environ. Mais cette performance économique se fait au détriment de la performance environnementale.

Le 6ème « guide pour une high-tech environnementale » publié par Greenpeace cette semaine inclue pour la première fois dans son étude les leaders du marché des téléviseurs et des consoles de jeux vidéo. L’organisation écologiste établie ainsi un palmarès des entreprises les plus respectueuses de l’environnement, en leur attribuant à chacune une note qui se base sur la politique en matière d’élimination des substances chimiques dangereuses, et l’engagement à reprendre et recycler les produits électroniques obsolètes. Pour la première fois depuis la création du classement, une entreprise s’est vue attribuer un zéro pointé : Nintendo.

Le constructeur japonais utilise des substances dangereuses dans ses deux consoles, comme du PVC (polychlorure de vinyle) et des retardeurs de flammes bromés (RFB), sans offrir d’échéance pour leur abandon. Il ne propose pas non plus de plan de reprise et de recyclage de ses consoles. Comme à l’école, une mauvaise note donne toujours lieu à un mot d’encouragement. « L’entreprise récolte un zéro pointé sur tous les critères. Elle a donc toute latitude pour s’améliorer », note Greenpeace.

Microsoft, qui faisait aussi son entrée dans le classement avec la Xbox 360, ne fait pas beaucoup mieux que Nintendo. L’entreprise de Redmond est classée 16ème sur 18, avec un score de 2,7/10. Greenpeace lui a accordé des points pour s agestion des substances chimiques et pour son engagement à éliminer le PVC et les RFB d’ici 2011, une échéance toutefois jugée « un peu tardive » comparativement à d’autres. Des efforts restent à faire sur la gestion des déchets.

Dans le reste du classement, on notera la première position de Sony Ericsson (7,7/10), qui prend ainsi la place de Nokia, et affirme « un soutien affirmé au Principe de Précaution et à la Responsabilité Individuelle du Producteur ». Dès le 1er janvier 2008, l’entreprise devrait avoir cessé l’usage des RFB, des phtalates, du beryllium et de certains usages de composés d’antimoine.

En deuxième position, Samsung (7,3/10) réalise la plus belle progression (+ 6 places), grâce à la commercialisation de produits exempts de substances chimiques les plus dangereuses. Il lui reste principalement des efforts à faire dans son offre de reprise des déchets électroniques, encore limitée à quelques pays et catégories de produits.

« L’objectif de ce guide est d’offrir un outil aux gens pour éclairer leurs choix de consommation mais aussi de faire émerger une demande forte de produits électroniques exempts de substances dangereuses, qui pourront ensuite être recyclés sans polluer l’environnement et mettre en danger la santé des travailleurs du recyclage, en Europe mais aussi dans les pays en voie de développement », indique Greenpeace. Reste à voir si les consommateurs seront sensibles au classement…

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