Facebook annonçait il y a peu un nouveau programme publicitaire qui promettait sans aucun doute quelques controverses autour de la question du respect de la vie privée. Il permettait en effet aux annonceurs d’utiliser les données des profils afin de proposer des publicités collant au plus proche des utilisateurs. Les plaintes n’ont pas tardé à s’accumuler dans la boîte aux lettre du portail, arrivant parfois même sous la forme de pétitions comme celle initiée par MoveOn. Le groupe d’activistes dénonçait ainsi le fait que si les premières captures d’écran du service montraient la possibilité de bloquer complètement les publicités « Beacon », la fonction n’apparaissait pas dans la version finale.

« Facebook devrait expliquer pourquoi ils ont choisi à la dernière minute de céder aux désirs des annonceurs au détriment de la vie privée des utilisateurs. » MoveOn ne remet pas en cause le service de Facebook, qui, après tout, est une avancée naturelle pour toute entreprise souhaitant évoluer, mais plutôt le fait qu’il profite de la confiance des utilisateurs en rendant difficile le blocage de Beacon. « L’ultime preuve de bonne foi serait de basculer sur une politique d’engagement. »

Dans un communiqué, Facebook explique alors « qu’il est à l’écoute des retours de ses utilisateurs et s’engage à évoluer Beacon pour qu’ils aient un plus grand contrôle sur les soumissions des sites partenaires avec leurs amis sur Facebook. » Le portail assure « qu’il avait déjà effectué des modifications afin d’assurer qu’aucune information ne soit partagée sans que l’utilisateur ait reçu un avertissement des sites participants. »

Pourtant Facebook ne changea rien ; MoveOn persista, se vit rapidement rejoindre par d’autres mécontents ; et le portail céda finalement à la pression. « Nous apprécions les retours des utilisateurs de Facebook et avons fait des changements sur Beacon. Maintenant, les utilisateurs ont un plus grand contrôle sur ce qui est publié dans les mini-flux et potentiellement dans les nouveaux flux de leurs amis. »

En fait, Facebook a simplement réintégré ce pop-up qu’il avait promis puis abandonné lors du lancement du service. « Si Facebook change sa politique pour que les achats privés faits sur d’autres portails ne soient pas affichés sur le site sans le consentement de l’utilisateur, c’est un pas de géant vers la bonne direction » se félicite MoveOn. Reste la question des données privées. Même si il est possible de bloquer les publicités, qu’en est-il des informations utilisées par Facebook afin de mieux cibler la publicité des annonceurs ? Cela peut vraisemblablement constituer une source d’informations juteuse dont profiterait le portail sans demander l’avis des utilisateurs. « Facebook ne partage pas les informations des utilisateurs avec les sites participant, il ne vend jamais ces informations » assure le portail. A défaut d’en avoir la certitude, on ne peut que mettre sa suspicion de côté et s’incliner devant cette affirmation.

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