Annoncé au mois de mai dernier, le service de musique gratuite et sans DRM du Français Airtist vient d’être officiellement lancé avec déjà près de 13.000 morceaux, et certains annonceurs de renom. Nous avons bien sûr testé le service pour vous et nous livrons nos premières impressions. Très bonnes.

C’est une première. Le site Airtist, qui propose depuis longtemps un modèle classique de vente de musique en ligne – mais avec depuis l’origine le refus des DRM, offre désormais des téléchargements gratuits de fichiers MP3 financés par la publicité. Il ne s’agit pas, heureusement, d’inclure les pubs au sein même des fichiers téléchargés, mais simplement d’obliger l’utilisateur à regarder une vidéo publicitaire avant de procéder au téléchargement. Et ça marche. Depuis son lancement cette semaine, le site a démultiplié son attractivité. En une soirée mercredi, Airtist a enregistré plus de téléchargements (plusieurs milliers nous dit-on) que pendant les deux derniers mois avec le modèle classique de l’achat à l’unité.

Le catalogue total d’Airtist compte 20.000 morceaux d’un millier d’artistes ou de labels environ, dont 65 % ont accepté le financement publicitaire. Ils reçoivent 5 centimes de commission par téléchargement, auxquels s’ajoutent pour les auteurs-compositeurs 7 centimes reversés à la Sacem.

En pratique, le téléchargement se fait très simplement. Une fois le compte créé sur Airtist, l’internaute est guidé vers les téléchargements gratuits par une petite icône verte () qui indique que le téléchargement est disponible. S’affiche alors une publicité vidéo en Flash d’une vingtaine de secondes, qui occupe tout l’espace disponible sur la page du navigateur. Pour s’assurer que l’internaute la regarde, elle se met en pause dès que l’utilisateur passe à une autre page ou une autre application. Dès que le curseur de la souris quitte la vidéo, elle est mise en pause. A la fin du spot, l’internaute est invité à dire s’il a été intéressé ou non pas le message publicitaire, ce qui permet à Airtist de collectiver des statistiques qui sont renvoyées aux annonceurs pour améliorer la qualité de leur message. Pour le moment, il ne s’agit pas de cibler les publicités en fonction des centres d’intérêt, mais le but est clairement d’y arriver. Une fois cette avis donné, un simple clic permet de télécharger le fichier MP3.

Nous avons réalisé cette vidéo qui montre le processus de bout en bout (pardon pour le son de mauvaise qualité) :

Globalement, le procédé est très efficace et devrait satisfaire ceux qui aiment picorer ci et là des morceaux de musique à télécharger. C’est ici légal, et surtout les artistes sont enfin rémunérés sans que l’internaute soit gêné par le moindre DRM, et même sans qu’ils aient à sortir leur carte bleue. Comme à la radio, ce sont les annonceurs qui payent.

Notez tout de même que les fichiers MP3 sont marqués dans leurs tags ID3 par un identifiant unique qui permet de relier le fichier à l’acte d’achat. Airtist nous assure qu’il ne s’agit pas d’un moyen de tracer les éventuelles fuites de fichiers MP3 sur les réseaux P2P, mais au contraire de permettre aux internautes de prouver en cas de problème qu’ils ont bien effectivement acquis légalement le morceau sur la plateforme Airtist. En tout état de cause, le tag ID3 peut être édité très facilement par ceux qu’il gêne.

On peut donc applaudir l’initiative d’Airtist, qui ne souffre véritablement d’aucun défaut (les fichiers MP3 sont encodés en 192 kbps, ce qui nous semble suffisant pour l’auditeur lambda), tout en doutant néanmoins de la viabilité à long terme du modèle économique. Lorsque la publicité est le fil qui tient la carotte, s’intéresse-t-on autant au fil qu’à la carotte ? Il faudra beaucoup de talent commercial à Airtist pour en convaincre les annonceurs.

Un nombre de téléchargements limité ?

Vous aurez peut-être remarqué qu’il n’est pas toujours possible de télécharger plusieurs titres de suite. C’est « normal ». Airtist ne propose le téléchargement gratuit que si un annonceur le sponsorise. Or le nombre d’annonceurs est limité et chacun impose un certain quota d’annonces par internaute, d’après une recette différente pour chaque annonceur, qui rend le calcul complexe. Les « crédits » alloués à chacun sont ainsi recalculés constamment et malheureusement, il est pour le moment impossible de savoir le nombre de téléchargements restants avant un réapprovisionnement des crédits. C’est un point qu’il leur faudra sans doute améliorer.

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