Steve Jobs dévoile l’Apple TV 2 lors du MacWorld mardi dernier. Sensé palier le flop de la première version, le media-center ne présente pas d’améliorations majeures. Il s’inspire seulement de ce qui a fait le succès de l’iPod.

Le MacWorld a offert à Steve Jobs l’occasion de présenter l’Apple TV 2. Au menu : haute définition, lecture streaming, support de Flickr, .Mac, et accès direct au nouveau service de location d’Apple.

Ces nouvelles fonctions sont sensées palier l’insuccès de la première génération. Et pour cause, « les gens n’en veulent pas » concède le patron d’Apple. Il comptait en vendre un million en 2007 ; il s’en écoulé 400.000. Il faut dire que l’Apple TV n’avait aucune raison particulière de trôner dans votre salon. Mais ces petites retouches auront-elles de quoi lui assurer le triomphe qui lui a manqué ?

La symbiose avec le service de location s’inspire nettement de ce qui a fait le succès de l’iPod. En effet, le baladeur créait avec iTunes un écosystème qui se suffisaient à lui même. iTunes exporte vers l’iPod, l’iPod ne lit du contenu d’iTunes, mais ne peut le transférer sur l’ordinateur. De la même manière, le service de location est accessible par l’Apple TV 2 et l’Apple TV 2 lit les contenus d’Apple. Si le film est loué directement du media-center, vous ne pouvez le transbahuter vers le PC/Mac. L’Apple TV 2 est intrinsèquement liée au service de location tout comme l’iPod l’est avec iTunes.

Et qui dit location, dit DRM. Mais Steve Jobs n’est-il pas contre ces protections ? En fait, Jobs est surtout contre les DRM quand ça l’arrange. Il peut bien demander aux majors de les abandonner quand iTunes est premier sur le marché. Cela ne le détrônerait pas pour autant, bien au contraire. Mais pour un créneau où sa place n’est pas assurée, les DRM lui permettent de garder « captifs » ses utilisateurs dans l’univers Apple, et d’éviter qu’ils ne le trahissent à la moindre occasion.

Garder captif le consommateur est une chose. L’attirer en est un autre. Apple doit donc aussi prouver que son media-center est meilleur que les autres. Soit par la façon dont il est conçu (stratégie pour l’iPhone), soit dans le prix de son contenu, soit dans sa quantité. Pour le prix, c’est loupé. La firme à la pomme s’aligne sur la même grille tarifaire que ses concurrents : 3,99 $ le nouveau film, 2,99 $ l’ancien, et 4,99 $ la version HD. Mais pour la quantité, Apple frappe fort. Dès son lancement, le service de location réunira tous les plus grands studios.

Notons au passage cette flexibilité tarifaire. Alors que Steve Jobs refusait à NBC Universal les packages de saison moins chers et aux maisons de disque différents prix d’albums, il distingue ici nouveaux films et anciens. Jobs n’est pas fervent amateur des tarifs à géométrie variable. Il les considère comme autant de confusions dans l’esprit du consommateur. Mais pour réunir tous les studios aussi vite, il paraissait inévitable qu’il cède à quelques exigences. Alors, quitte à faire des concessions, autant les faire dès le départ.

L’Apple TV 2 n’est pas une révolution en la matière. Steve Jobs promet le service photo Flickr, mais il ne fait que s’aligner sur Panasonic ou Matsushita & Google avec Picasa. Le support du .Mac ? Un gadget destiné à lui coller des écrans de veille. Cette nouvelle génération n’a pas d’amélioration matérielle particulière. Elle est simplement mieux pensée pour s’imposer sur le marché. L’Apple TV doit marcher. Elle fait parti intégrante de sa stratégie globale visant à estampiller de la pomme tout ce qui vous reliera aux contenus multimedia.

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