Lorsque l’on parle du mode de distribution de Ghosts I-IV, le dernier album de Nine Inch Nails, on ne peut s’empêcher de penser à celui de Radiohead pour In Rainbows. Dans les deux cas, une solution gratuite ou peu onéreuse était proposée pour télécharger l’album, et une beaucoup plus chère pour obtenir une édition spéciale de luxe.
Malgré tout le respect que Trent Reznor voue à Radiohead, le frontman de Nine Inch Nails n’est pas très tendre avec ses confrères. « Je pense que la façon dont ils ont remis en jeu [In Rainbows] dans un truc marketing a certainement été judicieux » a-t-il expliqué lors d’un interview accordé à l’Australia Broadcasting Corporation. « Mais si vous regardez ce qu’ils ont fait, c’était bien plus un leurre pour vous faire payer des morceaux de la qualité de MySpace n’ayant d’autre but que de promouvoir une vente très traditionnelle de CD. »
Ce n’est pas la première fois que Radiohead essuie ces critiques, et nous rapportions des échos similaires à l’occasion de notre article « Radiohead : et si tout ça n’était qu’une sombre farce ? » Ce qu’il y a de plus frappant cette fois-ci, c’est qu’ils sortent de la bouche d’un acteur dont on aurait pu penser qu’il adhérait complètement à l’initiative. « Il n’y a rien de gênant à ça, mais je ne le vois pas comme la grande révolution qui leur vaut tout ce crédit » continue-t-il. « Pour moi, ça n’est pas sincère. Ca repose sur le fait qu’ils étaient les soit-disant « premiers » et ça leur a permit de faire la une. »
Faut-il y voir une forme de rancune chez Reznor, pour ne pas avoir suscité autant de buzz autour de Ghosts ? Il est certain que le fait d’avoir déjà été vu pour l’initiative chez Radiohead n’y est pas étranger, mais d’un autre côté, il serait malhonnête de sa part de prétendre ne pas avoir été influencé par elle, vu le type de formule qu’il propose pour la vente de Ghosts. Nine Inch Nails a glané grâce à Ghosts 1,6 million de dollars, et toutes les versions limitées superdeluxe à 300 $ se sont écoulées dès le premier jour.
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