Le gouvernement britannique avait révélé au début du mois de février son intérêt pour le système de riposte graduée qui doit être étudié en France par le Parlement dans les prochaines semaines, sous l’impulsion du nouveau directeur du Nouvel Observateur Denis Olivennes, l’ancien patron de la Fnac. Selon une étude menée début mars par un cabinet d’outre-Manche, 70 % des internautes britanniques seraient prêts à arrêter tout téléchargement sur les réseaux P2P s’ils recevaient un message de leur fournisseur d’accès à Internet. Mais contrairement à la France qui va créer une haute autorité dédiée, la Grande-Bretagne préfère laisser le marché fixer lui-même ses règles et se faire sa justice privée. L’industrie du disque et du cinéma doit convaincre les FAI de collaborer.
C’est justement ce que s’apprête à faire le fournisseur d’accès Virgin Media, qui va être le premier FAI au monde à tester de son propre chef un mécanisme de riposte graduée. Les échanges de films, de musique et de séries TV seront surveillés et en cas de téléchargement illégal, le FAI avertira son abonné des sanctions possibles. Après deux avertissements, l’abonné qui persiste à utiliser des logiciels de P2P illégalement sera déconnecté sur une période encore imprécise.
« Nous avons été en discussions avec les détenteurs de droits sur la façon dont un régime volontaire [de riposte] pourrait fonctionner. Nous prenons ce problème très au sérieux et sommes favorables à une solution volontaire sensée« , explique un porte-parole de Virgin Mega, qui risque de perdre son image de marque auprès des abonnés s’il agit seul, sans les autres FAI. Pour Geoff Taylor, représentant de la British Phonographic Industry (BPI), « ce n’est pas le moment pour les FAI de retarder ce mécanisme davantage« .
BT, Tiscali, Orange et Virgin Media, les quatre principaux opérateurs internet du pays, sont tous en discussions avec les majors depuis plusieurs mois pour mettre en place un système de riposte graduée volontaire. Faute d’accord privé, une loi pourrait être promulguée par le gouvernement britannique d’ici avril 2009.
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