Les Suédois ont un rapport particulier avec le P2P. Même si leur Parti Pirate n’a réuni que 0,6 % des voix aux élections législatives de septembre 2006, le poids politique de la question du droit d’auteur et du piratage y est beaucoup plus prononcé qu’en France. Il s’agit, au pays de The Pirate Bay, d’une question qui fait débat auprès des députés et des différents responsables politiques du pays, qui ont pris conscience beaucoup plus tôt qu’en France que lutter aveuglément contre le piratage ne mènerait à aucune solution durable. Les artistes eux-mêmes en prennent conscience.
Selon un sondage réalisé par le journal Sydsvenskan auprès d’artistes suédois, 38 % des artistes interrogés souhaiteraient que le P2P soit légalisé, probablement au bénéfice d’une taxe qui leur serait reversée, sur le modèle de la licence globale rejetée en France. Mais le plus intéressant pour l’avenir, c’est qu’il y a un vrai conflit entre les générations. Les artistes les plus âgés, qui se sont fait connaître avant l’ère du P2P, sont plus critiques, et indiquent qu’ils ont perdu 80 % de leurs revenus à cause de l’échange de fichiers, et qu’ils ne voient pas d’autres sources de revenus augmenter.
Au contraire, les artistes les plus jeunes, nés avec Napster, sont plus optimistes et voient le Peer-to-Peer comme un moyen de promotion à part entière. « Là où j’en suis actuellement, le partage de fichiers est positif et permet de se faire connaître. Si je devenais plus gros, je suppose que ça pourrait m’affecter négativement« , confesse un des artistes interrogés. « Vous pouvez voir le partage de fichiers comme un moyen de promotion, une façon de sortir de nouvelles choses« , répond un autre.
Par ailleurs, plus de la moitié (59 %) des artistes suédois interrogés reconnaissent qu’ils ont déjà eux-même téléchargé de la musique sur les réseaux P2P, ce qui ne devrait pas plaire à leur maison de disques. Et 58 % des artistes indiquent tout de même qu’ils estiment que le téléchargement de musique protégée par le droit d’auteur devrait rester illicite.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.