Le modèle de commercialisation de l’iPhone première génération fut novateur. Il consiste à imposer à l’opérateur un partage des bénéfices sur les forfaits entre Apple et lui. En échange, Apple lui garantit l’exclusivité de vente et d’abonnement de son appareil pour le territoire concerné.
Ce système a cependant vite montré ses failles. Il a poussé tout un pan d’utilisateurs à se « marginaliser » en désimlockant (et parfois même en le revendant désimlocké) l’appareil pour l’utiliser sur un autre réseau que celui défini par cette exclusivité. Il a aussi causé des soucis aux opérateurs au point de le retarder (en France) ou de lui bloquer tout bonnement la commercialisation (Canada, Italie, Chine).
Steve Jobs n’a pas gagné son pari, ou du moins pas complètement. L’échec du bras de fer qu’il a engagé avec les opérateurs canadiens, italiens, ou chinois l’a poussé à se remettre en question. Pour l’Italie, il a simplement abandonné son modèle de commercialisation. En Chine, la situation est aux dernières nouvelles toujours bloquée et les nombreux clones d’iPhone en profitent pour combler le vide. Quant au Canada, on vient d’apprendre qu’il sera disponible d’ici la fin de l’année, chez l’opérateur Rogers. On ne connaît pas l’accord en détails ni si l’on parle de l’iPhone de première génération ou de deuxième génération, mais il est probable que cette annonce fasse suite à un fléchissement de chez Apple.
Du côté de ceux qui ont accepté le partage de revenus, on se pose aussi des questions. Mais plutôt que de l’abandonner, les opérateurs semblent vouloir mieux protéger l’exclusivité à laquelle ils ont droit en la valorisant. Ainsi, AT&T, l’opérateur américain, aurait prévu de faire une remise de 200 $ sur l’iPhone 3G, mais seulement pour les utilisateurs qui s’engageront pour deux ans. Une manière, en somme, d’éviter que trop ne lui échappent dans le but d’être désimlockés.
En Allemagne, T-Mobile a aussi baissé le prix de l’iPhone, et compensé par un forfait plus cher. Si cette évolution est d’abord à considérer comme la volonté d’écouler les stocks avant l’arrivée de l’iPhone 3G, il n’est pas impensable que l’opérateur garde la formule pour ce dernier. Peut être même a-t-elle été pensée dès le début comme une sorte d’essai avant l’heure.
Il n’y a guère qu’en France où les choses n’ont pas l’air de bouger. Ou alors, Orange attend patiemment avant de dévoiler ses cartes… En tout cas, une chose est sûre. L’iPhone 3G risque d’arriver avec une grande disparité de prix et de formules selon les pays.
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