Coup de théâtre dans le rachat de Yahoo par Microsoft. Steve Ballmer a annoncé hier qu’il retirait son offre, mettant ainsi terme à trois mois de suspens. En février, le géant de l’informatique créait la surprise en lançant une OPA sur le moteur de recherche s’élevant à 44,6 milliards de dollars. L’opération avait alors pour but de concurrencer Google sur le net en créant un nouveau monstre Microsoft – Yahoo. Mais les cheveux se sont autant dressés sur la tête des dirigeants de Google que sur celle de Jerry Yang, PDG de Yahoo. Ce dernier refusa l’offre, la jugeant insuffisante, et Google proposa même une contre-offre.
Pour ne pas froisser ses actionnaires, Yang promis à ses actionnaires que même si Yahoo n’était pas au meilleur de sa forme, il redresserait assez vite la situation. Trois choix se sont donc offerts à Steve Ballmer. Soit faire une offre plus généreuse, soit lancer une OPA hostile à l’attention directe des actionnaires, ou soit l’abandonner. Après avoir porté sans succès l’offre de 31 $ l’action à 33 $, c’est finalement la troisième option qui a été retenue.
« Je suis déçu que Yahoo n’ait pas accepté notre offre » lance Steve Ballmer à Jerry Yang dans une lettre ouverte. « Si je t’ai appelé pour te faire cette offre le 31 janvier, c’est parce que j’ai cru que l’alliance de nos deux sociétés aurait crée une véritable valeur pour nos actionnaires respectifs et aurait profité aux consommateurs, éditeurs, et publicitaires en offrant plus d’innovation et de choix sur le marché. » Ballmer explique qu’il n’a pas jugé utile de lancer une OPA hostile car il pense que Yang aurait tout fait pour rendre Yahoo indésirable à Microsoft.
De son côté, le PDG de Yahoo se dit « incroyablement fier de la façon dont [son] équipe a fait bloc durant ces trois derniers mois. » Il estime que « cette initiative a sous-évalué [sa] position stratégique unique et pleine de valeur. » « Avec la proposition inattendue de Microsoft derrière nous » continue-t-il, « nous pourrons concentrer toutes nos énergies sur la plus importante transition de notre histoire. »
C’est ainsi que Microsoft vient de laisser passer une occasion unique de rattraper son retard sur Internet. Ses actionnaires, pas convaincus pour un sou de cette acquisition, doivent accueillir avec soulagement l’abandon de l’offre. Mais l’invasion du Web planifiée par la firme de Redmond s’annonce beaucoup plus laborieuse que si elle avait profité de la place de Yahoo.
Chez Yahoo, l’abandon de l’offre par Microsoft s’annonce comme une demi-victoire. Soit Jerry Yang a dit vrai et son moteur de recherche va faire un bond considérable dans les mois à venir (oneConnect comme prémisse ?), soit il n’a fait que bluffer et ses actionnaires seront bien contrariés de l’avoir vu laisser passer une offre que bien peu de groupes auraient pu se permettre.
Quant à Google, c’est finalement le grand gagnant de l’histoire. Non seulement il voit disparaître la naissance d’un acteur de taille qui aurait pu lui faire de l’ombre, mais il met hors de danger le pied qu’il a déjà avancé chez Yahoo en gérant pour lui la publicité via Adsense (un désengagment était prévu dans l’hypothèse d’un rachat par Microsoft).
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