À l’avenir, vous n’aurez plus besoin de consulter le compte Twitter du ministère de l’Intérieur, Beauvau_Alerte, pour savoir si un événement majeur de sécurité publique ou civile se déroule en France. L’information arrivera directement sur votre téléphone, par le biais d’un SMS. Le mois de juin marque en effet une bascule dans la façon dont ces alertes sont diffusées à la population.
Vous avez eu un petit aperçu de ce genre d’avertissement par texto. C’était en 2020, avec l’arrivée de la pandémie de coronavirus en France. À la mi-mars, des SMS du gouvernement ont été diffusés sur tout le territoire pour dire à la population de rester chez elle. Cependant, tout le monde ne l’avait pas reçu. Mais dans les grandes lignes, le mécanisme utilisé alors est semblable.
Le dispositif repose sur un système intitulé FR-ALERT. Il a l’avantage de ne pas nécessiter l’installation préalable d’une application mobile (une tentative par le passé avait échoué avec SAIP), ce qui permet de toucher beaucoup plus de monde. Il suffit d’avoir un smartphone allumé dans la zone géographique qui est concernée par l’incident pour que la notification s’affiche à écran.
Ces notifications s’apparentent à des SMS, mais la technologie qui sous-tend FR-ALERT est particulière : elle mobilise de la diffusion cellulaire (ou « cell broadcast » en anglais), c’est-à-dire des ondes radio transportant les messages d’alerte depuis les antennes-relais jusqu’aux téléphones dans les parages. Cette approche a fait ses preuves dans d’autres pays.
Le choix du cell broadcast est justifié par le souci d’éviter une congestion du réseau. On peut supposer qu’en cas de situation critique, les réseaux pourraient être fortement sollicités (un grave attentat peut générer de l’activité téléphonique pour prendre des nouvelles, par exemple) ou dégradés, avec la destruction de certaines infrastructures, après une tempête ou une inondation.
Autre avantage notable : il n’est pas nécessaire de s’inscrire au préalable sur un service pour recevoir des informations. C’était l’une des limites d’une initiative comme Beauvau_Alerte : tout le monde n’est pas sur Twitter, tout le monde n’est pas abonné à ce compte. Même avec des retweets, une large part de la population ne verrait rien.
L’outil FR-ALERT a ses avantages et quelques inconvénients
Si le choix du cell broadcast est susceptible de toucher davantage de monde (dans le cas de l’application, il faut avoir un téléphone compatible, connaître l’existence de l’app et l’installer), cette technologie a certaines limites : elle dépend aujourd’hui de la 4G, dont le degré de couverture n’est pas encore parfait : il y a entre 5 et 10 % du territoire qui n’est pas couvert par la 4G.
De fait, cela exclut aussi les personnes dont les terminaux ne sont pas compatibles avec la 4G — or là aussi, seuls 77 % des Français étaient équipés d’un smartphone en 2019. Il y a donc toute une frange notable des particuliers qui n’est pas couverte par FR-ALERT. Mais pour qui a un smartphone, il ne devrait pas y avoir de souci de compatibilité. La 4G est lancée en France depuis 2012 : les propriétaires qui n’ont pas renouvelé leur mobile depuis dix ans ne courent pas les rues.
Dans un point d’étape de la direction de l’information légale et administrative, il est indiqué le 21 juin que le support de la 2G et de la 3G est prévu, pour toucher tous les propriétaires de téléphones plus basiques, tout comme la prise en compte de la 5G, qui en est à ses débuts dans l’Hexagone. Parallèlement, la couverture de la 4G va se poursuivre et les dernières zones du territoire encore hors de portée seront prochainement résorbées.
Quel est le profil d’un message FR-ALERT ?
Juin 2022 constituait la date limite pour activer le système d’alerte aux populations basé sur la diffusion cellulaire. Une directive européenne de décembre 2018 relative aux communications électroniques laissait aux États membres jusqu’à cette date pour se mettre en ordre. C’est le cas depuis le 21 juin 2022, indique la direction de l’information légale et administrative.
Les évènements suivants sont pris en compte par FR-ALERT :
- Catastrophes naturelles : inondation, tempête et cyclone, incendie, tsunami, éruption volcanique…
- Accidents biologiques et chimiques : pollution, fuite de gaz, incident nucléaire…
- Dangers sanitaires : épidémie, pandémie, incident agro-alimentaire…
- Incidents technologiques et industriels : panne des moyens de télécommunication, accidents graves sur les réseaux routiers, ferroviaires ou aériens, incident industriel…
- Situation grave de sécurité publique, attentat terroriste.
Quant au contenu du message, il dépendra évidemment du type d’évènement et de son ampleur. Les informations suivantes seront renseignées :
- La nature de l’évènement ;
- La localisation du péril ;
- L’étendue de la menace ;
- Le danger qu’il fait courir ;
- L’autorité qui diffuse l’alerte ;
- Les consignes à suivre (rester chez soi, évacuer) ;
- Un lien vers un site web officiel pour des éléments complémentaires.
Et une fois que tout a pris fin ? Il est prévu l’envoi d’un message supplémentaire.
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