Des permis de conduire mis en vente sur Internet, des collections de NFT douteuses, des produits de beauté dangereux pour la santé, des colis jamais livrés ou encore des formations pour faire des investissements avec les crypto-monnaies… Depuis le 20 juillet, tout un groupe d’influenceurs est accusé sur les réseaux sociaux d’avoir sciemment partagé des arnaques à leurs abonnés. Ce sont ces pratiques, au mieux douteuses, au pire des arnaques à grande échelle, qui sont dénoncées par Booba.
L’histoire oppose principalement le rappeur Booba et Magali Berdah, connue pour gérer les activités de certaines des stars françaises des réseaux sociaux les plus populaires. Le premier reproche à la seconde d’avoir, avec les personnalités qu’elle accompagne, partagé de nombreuses arnaques ou tentatives d’escroqueries sur les réseaux sociaux à un grand nombre de personnes. Des reproches qui s’accompagnent toutefois de messages publiés par le rappeur autrement plus discutables, car ils encouragent ses fans à cyber-harcéler la manageuse, qui a expliqué avoir reçu insultes et menaces de mort.
Numerama s’intéresse ici seulement aux publications accusées d’être des escroqueries depuis plusieurs jours. Il ne s’agit en aucun cas de justifier le cyberharcèlement subi par Magali Berdah et d’autres personnes, mais de se focaliser sur les contenus dénoncés comme des arnaques par un nombre croissant de personnes sur les réseaux sociaux suite aux messages de Booba — et dont certaines ont été signalées par le rappeur.
Cette liste n’est pas exhaustive : comme Numerama le rappelle régulièrement à travers des articles et des enquêtes, les fraudes sont très nombreuses sur Internet. Que ce soit des produits anti-ondes pour téléphones complètement bidons, des influenceuses qui ne déclarent pas leurs partenariats rémunérés, ou encore la revente de contrefaçons, les tentatives de ce genre et les pratiques douteuses sont très courantes de la part des influenceurs. Y compris de celles et ceux que l’on croit connaître — à tort — parce que l’on suit leurs activités sur telle ou telle plateforme.
Des arnaques cryptos et des NFT frauduleux
Outre Magali Berdah, Booba s’en prend aux pratiques de plusieurs influenceurs et influenceuses. Il s’agit de personnalités rassemblant des centaines de milliers d’abonnés, voire quelques millions pour celles qui sont les plus en vue. De fait, ces contenus litigieux ont été vus et partagés par un très grand nombre d’internautes.
L’une des arnaques le plus souvent mentionnées est liée aux crypto-monnaies : c’est ce qui s’appelle le « copy trading ». Les influenceurs et influenceuses impliqués auraient commencé par promettre à leurs abonnés qu’ils pouvaient gagner d’importantes sommes d’argent facilement en investissant dans les crypto-monnaies, et les auraient ensuite invités à télécharger des applications de trading. Ils n’auraient plus eu ensuite qu’à suivre les indications « d’experts », qui leur auraient dit quand acheter et quand vendre leurs crypto-monnaies afin d’empocher des gains.
La méthode, qui est censée rapporter gros, représente la plupart du temps pour les victimes une perte d’argent importante — mais pas pour les influenceurs. Certains auraient en effet passé des partenariats avec ces apps de trading, et les influenceurs sont suspectés de toucher un bonus pour chaque nouvelle personne inscrite avec un code de parrainage et un système d’affiliation.
En plus du copy trading, une autre arnaque mentionnée concerne les NFT. Les non fungible tokens sont l’équivalent d’un certificat de propriété numérique, pour acquérir des fichiers virtuels, et qui sont un véritable phénomène depuis le début de l’année 2021. Certains NFT se sont même vendus pour des sommes records de plusieurs millions de dollars — et ces montants ont attiré la convoitise de nombreux arnaqueurs.
Il est ici question d’au moins deux collections différentes de NFT qui auraient été mises en avant par plusieurs influenceurs. Les deux stars des réseaux sociaux auraient utilisé la même technique : ils ont fait la pub de leur projet à leurs abonnés, en prétendant être associés à des stars ou à des marques de luxes, et ont vendu les NFT au prix fort. Une fois les tokens vendus, les influenceurs auraient enlevé toute mention du projet de leurs réseaux sociaux, fermé les groupes Discord, et seraient repartis avec l’intégralité des sommes récoltées (qui auraient atteint plusieurs millions d’euros en tout).
Des arnaques au CPF et de faux permis de conduire
Les tentatives d’arnaque au CPF (compte professionnel de formation) sont devenues extrêmement courantes ces derniers mois — et certains influenceurs n’auraient pas hésité à promouvoir eux-mêmes ce genre de filouterie. C’est notamment le cas de plusieurs personnes visées par Booba : les influenceuses et influenceurs auraient fait la promotion de diverses formations, qui auraient soi-disant été éligibles au CPF.
Les escrocs auraient attiré certains de leurs abonnés en leur disant que l’État prendrait en charge 100 % des frais de formation, et même qu’un casque de réalité virtuelle pourrait leur être offert. Le thème des formations variait d’influenceurs en influenceurs. Certains auraient ainsi affirmé vendre une formation sur le métaverse, quand d’autres auraient indiqué offrir des conseils sur l’entrepreneuriat.
Un dernier thème serait régulièrement revenu dans ces arnaques : la vente de faux permis de conduire. Ces derniers étaient vendus par au moins deux influenceurs, qui auraient eu des « contacts » bien placés dans les préfectures. Ces contacts auraient également fourni de faux arrêts maladies, ou encore de fausses cartes de stationnement pour personnes en situation de handicap.
Que faire si vous voyez une arnaque ?
Il existe d’autres arnaques que celles mentionnées ici. Les reproches formulés bruyamment par Booba contre Magali Berdah et son réseau illustrent le besoin de toujours faire attention sur Internet avant d’acheter des produits recommandés par des influenceurs, même si vous les suivez de longue date et que vous appréciez ce qu’ils et elles font.
Si jamais vous repérez une arnaque, vous pouvez la signaler à la DGCCRF, la direction générale de la répression des fraudes, sur un site web dédié. N’hésitez pas à nous contacter pour nous prévenir si vous en voyez.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !