Annonce sur Twitter du retrait de Tesla de la bourse, déclenchant une enquête des autorités réglementaires, utilisation d’un émoji symbolisant une crotte pour répondre au PDG de Twitter, partage d’une vidéo dans laquelle on le voit fumer un joint, accusation de pédophilie lancée contre un sauveteur, fausse promesse de supprimer son compte, mise en cause d’une cadre de Twitter, insultes envoyées à des journalistes, message annonçant un futur rachat de Coca-Cola pour mettre de la cocaïne dans les boissons…
Sur Twitter et ailleurs, Elon Musk est un habitué des prises de parole extravagantes, parfois controversées, sans filtre et sans retenue. Fort des 100 millions d’internautes qui suivent son actualité sur le réseau social, l’entrepreneur américain publie beaucoup, trolle souvent et partage des mèmes pour exprimer son point de vue. En oubliant, sciemment ou non, que les postures publiques qu’il adopte peuvent avoir des répercussions fortes, compte tenu de la place qu’il occupe sur le web et au sein de plusieurs grandes entreprises.
Cette attitude très singulière, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs à ce niveau de responsabilité (aucun autre dirigeant ne se comporte de la sorte : cette façon de faire est d’ordinaire propre aux internautes qui n’ont guère de visibilité sur le net et qui utilisent un pseudonyme plutôt que leur véritable identité), a depuis longtemps été la signature d’Elon Musk. Mais à l’avenir, ce comportement pourrait peut-être bien être de l’histoire ancienne.
« La quantité d’attention portée sur moi est devenue supernova »
C’est en tout cas ce qui semble ressortir d’un message publié sur Twitter le 26 juillet par l’intéressé. En effet, Elon Musk constate que « la quantité d’attention portée sur moi est devenue supernova, ce qui est super nul. Malheureusement, même les articles insignifiants sur moi génèrent beaucoup de clics :( ». Et d’ajouter juste après qu’il va essayer « de faire de [s]on mieux pour rester tête baissée et [s]e concentrer sur les choses utiles à la civilisation. »
Ce qu’il entend faire pour des choses utiles à la civilisation n’est pas précisé — on devine à tout le moins qu’il va continuer à piloter les sociétés qu’il contrôle, que ce soit Tesla, SpaceX, Neuralink ou The Boring Company. On ne sait pas, par exemple, si faire des choses utiles à la civilisation englobe la question de la résolution de la faim dans le monde : cette question avait agité Twitter lors d’un échange remarqué entre Elon Musk et le directeur du Programme alimentaire de l’ONU.
Compte tenu du long historique d’Elon Musk en matière de déclarations publiques et de l’attachement manifeste que l’entrepreneur américain a pour Twitter, on ne peut accueillir son message qu’avec une forte circonspection. Va-t-il, dès lors, moins publier sur le réseau social ? Ce pourrait être un début pour réduire la production de sujets le concernant et qu’il juge insignifiants. À dire vrai, ses frasques, ses excès et ses dérapages sont si courants qu’ils nourrissent l’idée que si l’on respectait vraiment les règles de Twitter contre le harcèlement, il faudrait bannir Elon Musk de Twitter.
« Je suis quelqu’un d’impulsif. Et je ne cherche pas vraiment à enfiler le costume du CEO parfait », disait-il en 2018. Mais peut-être peut-il a minima mettre les habits d’un CEO plus modéré, en lâchant un peu Twitter.
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