En tant qu’agence publicitaire, Google se veut l’intermédiaire pacificateur entre ceux qui « piratent » des vidéos et ceux qui en détiennent les droits. En prenant au passage sa commission. David King, le directeur produit de YouTube, se félicite ainsi sur le blog officiel de Google que 90 % des titulaires de droits qui utilisent sa solution de détection des contenus préfèrent partager les revenus publicitaires générés par une vidéo piratée plutôt que de la bloquer.
L’an dernier, Google a lancé sur YouTube sa solution Video ID, qui permet aux ayants droit de contrôler les vidéos uploadées qui utiliseraient illégalement leurs contenus. « Avec les autres outils dans notre système d’identification du contenu, Video ID aide les titulaires à décider exatement ce qu’ils veulent qui soit fait de leurs vidéos, que ce soit les bloquer, les promouvoir, ou même – si un titulaire de droits choisit de mettre son contenu sous licence pour qu’il apparaisse sur le site, de le monétiser« , rappelle King.
Concrètement, un label qui détecte que l’un de ses clips a été uploadé par un utilisateur de YouTube peut décider de bloquer la vidéo pour qu’elle soit immédiatement retirée du site, de s’approprier la popularité de cette vidéo pour promouvoir un album, ou de toucher directement des revenus publicitaires générés par les lectures de la vidéo.
Or, selon Google, 90 % des notifications de violation de droits d’auteur via l’outil Video ID aboutissent au choix de la monétisation via le partage de revenus publicitaires. Le site met les contenus ainsi sponsorisés en avant dans son moteur de recherche, et cumule l’audience entre toutes les vidéos qui utilisent le même contenu protégé. Ainsi, en moyenne, l’audience est doublée par rapport à ce qu’elle était avant la conclusion d’un partenariat.
La firme annonce qu’elle a ainsi signé jusqu’à présent plus de 300 contrats de partenariats avec des ayants droit, qui « permettent aux titulaires de droits de bénéficier de la créativité de leurs plus grands fans« . Le système est réservé à quelques élus, parmi ceux qui génèrent le plus de vidéos vues sur le portail.
Le chiffre de 90 %, s’il semble élevé, ne concerne que ces quelques partenaires. Bien d’autres ayants droits choisissent de demander systématiquement le retrait des vidéos, et même de porter plainte contre YouTube. C’est le cas notamment de Viacom, qui réclame 1 milliard de dollars de dédommagement à la filiale de Google, de TF1, qui en réclame 100 millions d’euros, ou de la société de Silvio Berlusconi MediaSet, qui demande 500 millions.
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