Plus les nouvelles technologies avancent, plus le respect de la vie privée recule. C’est en tout cas le sentiment partagé par un nombre croissant d’individus, qui constatent avec effroi la montée en puissance des fichages et autres outils de surveillance mis en place par les gouvernements ou par les industriels, dont les intérêts sont parfois convergents. De plus en plus de nouvelles technologies et de nouveaux services (téléphonie mobile, GPS, Navigo, réseaux sociaux, Gmail…) obligent les consommateurs à un arbitrage permanent entre l’utilité attendue du service et la part de vie privée qu’il oblige à abandonner. Mais cet arbitrage n’est souvent ni totalement conscient ni totalement éclairé. Pour éviter que la société imite de trop près celle du Big Brother de George Orwell, de nombreuses organisations à travers le monde se fédèrent et appellent les citoyens à manifester le samedi 11 octobre « pour défendre leurs droits et libertés menacés par la généralisation de la surveillance et de la censure« .
« Comme dans d’autres pays, la vie privée et la liberté d’expression et d’information sont menacées en France« , rappellent les organisateurs de l’édition française de la journée Freedom not Fear, qui mèneront une manifestation à 14H à Paris entre la place de la République et la Villette. Le soir, des fêtes seront organisées dans de nombreuses villes du monde entier dont Vienne, Bruxelles, Belgrade, Barcelone, Madrid, Dublin, Rome, Helsinki, Budapest, Londres, Buenos Aires ou Washington.
Les systèmes de surveillance et les limitations aux libertés publiques dénoncés en France par le collectif HumanRights21.org sont nombreux : « fichage policier (Ardoise, Edvige, Cristina), Fichage scolaire (Base élèves), Prélèvements génétiques et fichage ADN (Fnaeg), Vidéosurveillance, Drones, Géolocalisation, Biométrie, Puçage RFID (Navigo, Internet des objets), Filtrage du Net, Prohibition logicielle (amendements Vivendi), Censure des vidéos de violences policières, Labellisation des sites d’information par le gouvernement, Cyber ordre moral (Commission ‘déontologie’), Verrouillage des contenus (DRM), Riposte graduée (fermeture des accès Internet), Perquisition des ordinateurs, Remise en cause du délai de prescription pour les délits de presse en ligne, Menaces sur la loi de la presse de 1881 (codification du droit de la communication), Evincement progressif du juge (Responsabilité des hébergeurs, Paquet télécom, Mission Olivennes), Durcissement de la LCEN…« .
Déjà organisée en 2007, l’initiative d’origine allemande avait rassemblé 50.000 personnes. En France, cette année, les organisateurs prévoient des ateliers de formation à la sécurité informatique, des actions comiques dans les rues façon « Souriez, vous êtes filmés » ou Brigade des clowns (BAC), une conférence de presse, des débats avec des artistes autour de la criminalisation et de la surveillance accrue des militants, etc.
Le mouvement coordonné dans l’hexagone par HumanRights21 est soutenu par la Ligue Odebi, les Big Brother Awards-France, Dogmazic, In Libro Veritas, La Quadrature du Net, Samizdat, Torapamavoa, Globenet, Marsnet, Wireless Marseille et de nombreuses autres organisations.
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