Plus les technologies avancent, plus il devient pénible de regarder un film. Avec les cassettes VHS de notre enfance, quelques messages de prévention au début du film rappelaient que la copie était interdite, mais l’on prenait vite l’habitude de ne pas les lire et d’appuyer sur la touche « Avance rapide » pour les passer. Avec les DVD, les studios ont continué à diffuser de longs et pénibles écrans qui martèle aux spectateurs que ça n’est pas bien de pirater le DVD qu’ils viennent d’acheter (sic), avec pour faire peur au client de gros logos du FBI et des numéros de téléphone à composer pour dénoncer son voisin. Technologie numérique aidant, les studios ont fait en sorte qu’il ne soit plus possible de passer ces messages, qui restent obligatoirement à l’écran plusieurs secondes avant d’accéder au menu (même si, évidemment, ceux qui piratent les films ou utilisent des lecteurs DVD non officiels ne subissent pas la même contrainte). Logiquement, il fallait faire encore mieux avec les Blu-Ray. C’est réussi.
Les jeunes spectateurs qui désirent regarder le Blu-Ray de La Belle Au Bois Dormant, le premier Disney sur le support HD, doivent d’abord lire et accepter plus de 120 pages de contrat. A l’insertion du disque dans un lecteur Blu-Ray compatible BD-Live (profile 2.0), le disque propose en effet de mettre à jour le contenu, ce qui demande d’abord de lire à l’écran et d’accepter 57 pages de licence utilisateur (EULA), puis 63 pages de police de vie privée. On ne sait pas si ça vaut également pour la version commercialisée en France, mais c’est très probablement le cas.
De quoi inciter les écoles primaires à enseigner le droit avant le calcul arithmétique. Il vaut mieux en effet les préparer le plus tôt possible à cette société numérique où des contrats d’adhésion sont exigés pour tout et n’importe quoi.
C’est, paraît-il, le progrès.
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