Ce n’est pas encore une interdiction totale des publicités lumineuses, mais c’est une étape. Au Journal officiel du 6 octobre, un décret a été mis en ligne pour imposer l’extinction des publicités lumineuses et aux enseignes lumineuses la nuit — plus exactement, entre 01 et 06h du matin. Des peines accompagnent ce décret en cas d’infraction.
Quelques exceptions sont prévues : les publicités lumineuses installées sur l’emprise des aéroports et celles sur du mobilier urbain affecté aux services de transport, durant les heures de fonctionnement. Pour ce dernier cas de figure, toutefois, le décret prévoit bien une extinction dans les mêmes conditions. La règle s’appliquera simplement à partir du 1er juin 2023.
Cette disposition est l’un des axes du plan gouvernemental pour passer l’hiver sans mettre le réseau électrique en difficulté. Compte tenu de la crise énergétique, des efforts de sobriété sont demandés à tous — aux entreprises, à l’administration, aux particuliers. Par exemple, le chauffage du ballon d’eau chaude est décalé hors du créneau 12h-14h, si certains critères sont remplis.
La mesure du gouvernement est moins audacieuse que ce que des parlementaires ont pu réclamer par le passé. En 2019, un texte a été déposé à l’Assemblée nationale pour interdire pour de bon les publicités lumineuses en France. Non seulement la nuit, mais également en journée. En clair, il s’agissait de viser l’espace public de ces affichages.
Le décret justifie son approche plus modeste par le souci de « garantir le respect de la liberté d’expression et de la liberté du commerce et de l’industrie ». C’était déjà cet argument qui avait été mis en avant lors de l’examen d’un précédent texte qui voulait aller plus loin. À l’époque, des enjeux de droit de propriété et de liberté d’entreprise avaient été avancés.
Quel est le poids de ces écrans sur la consommation énergétique ?
Selon une estimation faite pour 2019 par RTE (Réseau de Transport d’Électricité, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité dans le pays, filiale d’EDF), le poids de ces dispositifs sur la consommation énergétique en France est modeste. On parle de 0,5 TWh (térawatt-heure), là où la France consomme 475 TWh sur l’année. Cela équivaut à 0,1 % de ce total.
S’il s’agit d’un poids très faible, c’est aussi un levier très facile à actionner (et qui prête sans doute moins le flanc à la polémique que l’affaire des ballons d’eau chaude). Cela peut être vu comme une pierre de plus à l’édifice : seule, la mesure n’a pas d’impact. Mais additionnée à plusieurs autres actions, le résultat peut permettre de baisser la consommation globale du pays.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, dans un rapport daté de 2020, un écran de 2 m² consomme 2 000 kWh par an. En comparaison, la consommation moyenne d’électricité d’un ménage, hors, chauffage et eau chaude, est de 2 700 kWh par an. On estime à plusieurs milliers le nombre de panneaux lumineux installés en France.
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