Un peu plus de 24 heures : c’est le temps qu’il a fallu à des vidéos colportant de la désinformation sur la variole du singe pour atteindre le million de vues sur TikTok. Ces chiffres sont particulièrement inquiétants : ils montrent la viralité de contenus potentiellement dangereux, et surtout, la rapidité avec laquelle ils atteignent des centaines de milliers de visionnages, voire des millions.
Ces conclusions sont tirées d’une étude, publiée le 18 octobre 2022 et réalisée par deux chercheurs de l’université de l’Alberta, au Canada. Plus que de s’étonner de la viralité de ces contenus, les chercheurs y voient une possible solution : « nous devrions surveiller les plateformes pour mieux comprendre les vidéos trompeuses, afin de mieux y répondre », a expliqué l’un des deux chercheurs à Gizmodo, qui a repéré l’étude.
Des millions de vues et des milliers de partages sur TikTok
L’épidémie de variole du singe est arrivée pour la première fois en Europe en mai 2022. La maladie est immédiatement devenue un sujet d’inquiétude, et d’après les chercheurs, le sujet est devenu très porteur sur TikTok, particulièrement pour les vidéos mensongères. Pour réaliser l’étude, ils ont analysé 864 vidéos en anglais publiées lors du mois de mai et utilisant le hashtag #monkeypox (le nom de la maladie, en anglais).
« Nous avons étudié toutes les vidéos afin de repérer la présence de théories du complot », expliquent les deux chercheurs. Au total, 153 vidéos ont été identifiées, et elles ont reçu en moyenne 74 328 likes, 7 890 commentaires, et elles ont été partagées 13 783 fois. La statistique la plus inquiétante concerne cependant le nombre de vues : en moyenne, les vidéos colportant des théories du complot ont été vues 1 485 911 fois, le tout en seulement 30h.
Les résultats montrent donc une viralité très importante, dès la publication des vidéos. L’étude apporte encore une fois le constat que les fake news et la désinformation ont tendance à être beaucoup plus partagées que les vidéos apportant une information sourcée. Dans le cas d’une application utilisée par plus d’un milliard de personnes, dont une grande portion d’utilisateurs mineurs, la popularité des vidéos conspirationnistes est particulièrement alarmante.
Les chercheurs ne sont cependant pas défaitistes : « nos résultats montrent que les réseaux sociaux pourraient potentiellement être utilisés en temps réel pour identifier et mieux comprendre les vidéos complotistes avant qu’elles ne deviennent virales. C’est particulièrement important pendant les périodes d’épidémie. La pandémie de Covid-19 a montré les problèmes que posent la désinformation, et la nécessité de rapidement y remédier. »
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