Après la rumeur Lefebvre remplacée par la rumeur Devedjian, c’est finalement le villiériste Bruno Retailleau qui pourrait prendre la place d’Eric Besson dans le jeu des chaises musicales du remaniement ministériel. Selon une indiscrétion du Figaro, le sénateur de la Vendée, Bruno Retailleau, devrait rejoindre l’équipe Fillon au poste de secrétaire d’Etat à l’Economie numérique. Une nomination qui pourrait faire l’unanimité chez les professionnels.

Réputé plus proche des opérateurs télécoms et des acteurs du web que de l’industrie culturelle, timide opposant à la loi Création et Internet, sans être opposé sur le fond à la riposte graduée, M. Retailleau avait été l’auteur de l’un des rares amendements salués par les critiques du texte gouvernemental, qui visait à renforcer l’exigence de preuves avant toute sanction prononcée par la future Hadopi. Il demandait aussi que des amendes soient préférées aux suspensions d’abonnement à Internet. Défenseur du logiciel libre et de l’interopérabilité, visiblement plus à l’aise que Frédéric Lefebvre ou Patrick Devedjian sur les nouvelles technologies, Bruno Retailleau avait aussi été un adversaire remarqué de la loi DADVSI. Il ne faut pas « sacrifier la liberté à la protection (des œuvres)« , avait ainsi prévenu le sénateur âgé de 48 ans.

Mais en tant que proche de Philippe de Villiers, M. Retailleau est aussi un eurosceptique qui n’aime pas que l’Europe se mèle des affaires internes de la France. Un trait de caractère qui pourrait arranger Nicolas Sarkozy au moment où le projet de loi Création et Internet est menacé par le Parlement Européen.

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