Nathalie Kosciusko-Morizet était l’invitée ce vendredi matin de Nicolas Demorand sur France Inter (voir vidéo ci-dessous). Pour sa première intervention médiatique depuis sa nomination surprise intervenue jeudi, NKM a prévenu qu’elle ne souhaitait pas « rentrer dans les questions de fond« , car elle aime « faire les choses de manière très sérieuse« , c’est-à-dire apprendre d’abord les dossiers. Elle a ainsi refusé de donner son avis sur l’amendement voté au Sénat qui prévoit d’étendre la redevance TV aux ordinateurs. Mais elle n’a pas dénié s’exprimer sur la question du téléchargement illégal.
Ceux qui attendaient des réserves sur la riposte graduée seront déçus. Interrogée sur la fermeté à avoir contre les internautes qui téléchargement illégalement des œuvres sur Internet, Nathalie Kosciusko-Morizet a rappelé qu’il y avait un texte actuellement en discussion, la loi Création et Internet, qui selon elle « va à la fois dans le sens de la fermeté et surtout de la lisibilité« . « Le problème c’est qu’il y a quelque chose d’indolore au téléchargement, estime la secrétaire d’Etat. Il faut trouver de nouveaux vecteurs, des incitations pour faire passer le message que [le téléchargement illégal] ça fait mal« .
« L’outil peut nous couper de certaines réalités. La réalité c’est la façon dont ça destructure, dont ça appauvrit, dont finalement ça peut tuer la création« . Ou du moins, une certaine création.
Quel conflit d’intérêts ?
Interrogée par ailleurs sur le possible conflit d’intérêt lié aux fonctions entrepreneuriales de son frère Pierre Kosciusko-Morizet, NKM a assuré qu’il n’y en avait aucun. « Il y a une culture Internet commune » avec son frère, a-t-elle expliqué, mais « c’est comme si vous me disiez que vous ne pouvez pas devenir ministre des PME parce que vous avez des PME dans la famille« , a-t-elle minimisé.
Sauf qu’en l’espèce, Pierre Kosciusko-Morizet n’est pas l’équivalent d’un maçon de province. Etant président à la fois de l’Acsel qui regroupe 200 grandes et moyennes entreprises technologiques, et de l’Asic qui regroupe les principaux acteurs du net en France (Google, Dailymotion, Yahoo, Microsoft, Myspace, Wikipedia…), c’est un peu comme si le ministre des PME était le frère de la patronne du MEDEF. Il y aurait probablement des choses à redire.
La question mérite au moins d’être posée, d’autant plus lorsque NKM devra nécessairement traiter de la question de la neutralité du net, pour laquelle de nombreux gros acteurs représentés par PKM commencent à changer d’avis, au détriment d’acteurs plus petits. Il y aura nécessairement des soupçons si elle ne défend pas à manches relevées le principe selon lequel aucun éditeur de service en ligne ne devrait bénéficier d’un quelconque traitement de faveur, y compris contre rémunération, de la part des opérateurs qui contrôlent les tuyaux donnant accès aux différents services concurrents.
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