Le Sénat, qui réclame l’augmentation de la redevance TV pour garantir les revenus de l’audiovisuel public, est en passe de gagner une bataille symbolique contre l’exécutif. Tout en assurant que Nicolas Sarkozy restait hostile à une augmentation de la redevance, le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a concédé dimanche dans une interview au Parisien que « ceci dit, s’il y a une augmentation d’un ou deux euros, ça ne sera pas la fin du monde« . De quoi satisfaire Christine Albanel, qui avait dû manger son chapeau il y a plus d’un an lorsqu’elle avait proposée elle-même d’augmenter légèrement la redevance.
Les députés et les sénateurs doivent se retoruver mercredi en commission mixte paritaire (CMP) pour tenter de se mettre d’accord sur un texte commun de réforme de l’audiovisuel public. Alors que la majorité à l’Assemblée s’est montrée opposée à l’augmentation de la redevance, le Sénat a fait acte de rebellion, vexé par le fait d’étudier le texte après que sa mesure la plus médiatique (la suppression de la publicité) a été décidée sous la pression de l’Elysée.
A une large majorité remontée par l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, les sénateurs ont voté une revalorisation de 116 à 120 euros de la redevance, au 1er janvier 2010. Mais les députés conduits par Jean-François Copé s’y opposent vigoureusement, en estimant que l’augmentation des impôts serait contraire aux promesses de campagne de Nicolas Sarkozy. La poire pourrait finalement être coupée en deux, à 118 euros, pour ne pas risquer un rejet du texte par la CMP.
Claude Guéant, qui ne veut pas fâcher la Haute Assemblée alors que l’Assemblée traverse déjà une crise, a par ailleurs critiqué avec diplomatie la décision du Sénat d’étendre l’acte générateur du paiement de la redevance à la possession d’un ordinateur. « Ca ne nous semble pas une bonne idée mais l’affaire est entre les mains du Parlement« , a ainsi estimé le secrétaire général.
Non sans ironie face au projet de loi Création et Internet et de la riposte graduée, Claude Guéant a estimé que « l’ordinateur est synonyme de liberté, il est un compagnon indispensable des jeunes« .
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