C’est au ShoWest, une convention annuelle d’exploitants de cinémas, que Valenti a annoncé sa démission sous les applaudissements admiratifs des participants. La MPAA a engagé le chasseur de têtes pour médias Spencer Stuart pour trouver la perle rare à mettre à la tête de ce lobby qui regroupe le top 7 des studios hollywoodiens : Disney, Warner Bros, Universal, Sony, 20th Century Fox, Paramount et la MGM.
Preuve supplémentaire du lien étroit entre parlementaires et lobbyistes aux Etats-Unis, le poste a été d’abord offert à Billy Tauzin, le représentant Républicain de Louisiane, qui a décliné l’offre. Les recherches continuent pour le moment.
Ancien consultant politique et marketing, Jack Valenti a rédigé des discours pour le président Lyndon B. Johnson avant d’être propulsé à la tête de la MPAA en 1966. C’est sous sa direction que l’association a mis en place le fameux système des ratings toujours en vigueur aujourd’hui (G, PG-13, R et NC-17), régulièrement accusé d’être plutôt accommodant avec les scènes de violence et beaucoup moins avec les scènes de sexe… Plus récemment et plus près de nos préoccupations, Valenti a été à la source d’une controverse lors des derniers Oscars : le banissement des copies screeners des films sélectionnés pour la cérémonie, régulièrement diffusées illégalement sur Internet. Depuis le développement du home cinema et des technologies numériques, il s’était investi de plus en plus dans le combat contre le piratage, qui selon lui coûtait environ 3,5 millards de dollars chaque année à l’industrie du cinéma.
Cette interdiction des screeners avait causé la fureur des producteurs indépendants, qui voyaient un des meilleurs moyens de faire connaître leur travail disparaître. Faute d’avoir les moyens des majors, la publicité provoquée par ces copies était plus que la bienvenue… Depuis, la demande de bannissement de ces copies a été refusée par un juge fédéral, et toute latitude est laissée aux studios et aux distributeurs de décider s’ils souhaitent ou non diffuser des copies.
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