« Faut-il payer des droits d’auteur pour lire une histoire à voix haute à son enfant ? ». La question peut paraître idiote. Elle l’est, assurément. Et pourtant la Guilde des Auteurs américains l’a posée très sérieusement, et a même donné immédiatement une réponse : oui, il faut payer des droits lorsque l’on veut lire un livre à haute voix dans l’intimité du foyer. Ou plus exactement, lorsque celui qui lit à haute voix n’est pas un humain fait de chair et d’os, mais une machine. Car apparemment, ça fait toute la différence.
La polémique est née de la sortie aux Etats-Unis du Kindle 2, le livre électronique d’Amazon. Parmi les nouveautés apportées par cette deuxième version figure un module de synthèse vocale capable de lire les textes affichés à haute voix, ce qui est pratique pour les personnes à déficience visuelle ou pour les jeunes enfants qui souhaiteraient écouter des contes de fée pendant que papa regarde son match de foot et que maman fait la vaisselle (ou l’inverse, bien sûr).
Paul Aitken, le directeur de la Guilde des Auteurs, s’est offusqué de cette avancée technologique. « Ils n’ont pas le droit de lire un livre à voix haute. C’est un droit audio, qui est un droit dérivé du droit d’auteur« , a-t-il assuré au Wall Street Journal.
Quelques jours plus tard, il précise sa pensée : « Certains ont interprété les remarques comme si elles suggéraient que la Guilde estime que la lecture à voix haute dans le cadre privé était protégé par le droit d’auteur. Ca n’est pas le cas, sauf si la lecture est réalisée par une machine. Et même la lecture réalisée à voix haute par une machine est acceptable, ajoute-t-il, si c’est à partir d’une copie audio autorisée« .
Donc si vous achetez un livre et que vous le lisez vous-même à voix haute, vous ne payez qu’une fois les droits d’auteur et tout va bien pour la Guilde. En revanche, si vous achetez un livre et que c’est une machine qui lit le contenu à voix haute, c’est illégal, et il faut acheter en plus la version audio donc payer deux fois les droits d’auteur. C’est une certaine vision du progrès, qui en plus ne repose sur aucun fondement juridique. Jusqu’à la prochaine révision des traités internationaux sur le droit d’auteur.
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