Denis Olivennes a dû connaître des situations plus confortables. L’ancien patron de la FNAC a concocté les accords de l’Elysée qui ont acté le principe de la riposte graduée et qui ont été traduits dans le projet de loi Création et Internet. Mais il est désormais le patron du Nouvel Observateur, dont la rédaction est dans sa majorité hostile au projet de loi. Interrogé par sa propre rédaction, Denis Olivennes doit donc justifier un texte qu’il a fait naître. La solution : un monologue sans interruption

Le Nouvel Observateur diffuse ainsi la vidéo d’une pseudo-interview de son directeur de la rédaction, qui explique sans contradiction :

  • Que le projet de loi est moins sévère que la loi actuelle alors que la déconnexion vient seulement s’ajouter à la loi pénale, et non s’y substituer ;
  • Que la procédure suivie devant l’Hadopi sera contradictoire à tous les stades, y compris lors des premiers avertissements, alors-même que le cabinet de Christine Albanel reconnaît qu’elle ne deviendra contradictoire qu’en bout de course, rétroactivement, si les avertissements aboutissent à une sanction et font alors grief.
  • Que l’internaute dont l’adresse IP a été utilisée frauduleusement pourra se défendre devant l’Hadopi, alors-même qu’il est matériellement très difficile voire impossible de prouver sa bonne foi, et que c’est un piège insoluble. Soit l’internaute n’a pas protégé son accès comme le souhaite la loi, et il est alors coupable de négligence. Soit il l’a bien protégé selon les règles définies par l’Hadopi, auquel cas la Haute Autorité présumera que la protection était suffisante et que l’internaute est forcément coupable.

Entre le vrai-faux journaliste et le vrai-faux lobbyiste, qui dit la vérité, ou oublie certaines précisions ? Où est l’éthique journalistique d’un directeur de la rédaction qui défend le projet de loi qu’il a lui-même conçu et négocié ?

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