Parfois ciblée par la censure, l’application WhatsApp dispose désormais d’un outil pour la contourner. C’est tout le sens de l’annonce faite par la messagerie instantanée le 5 janvier 2023 sur son site officiel, avec l’arrivée d’un réglage dans ses options. Il s’agit en fait d’une nouvelle rubrique, appelée proxy, qui permet de passer par un canal intermédiaire pour échapper à un blocage.
Un proxy est un point de passage s’intercalant entre l’appareil de l’internaute (cela peut être son smartphone, sa tablette, son ordinateur…) et le serveur ou l’appareil qu’il souhaite atteindre. Dans le cas de WhatsApp, il s’agit de permettre de garder un accès à son service si celui-ci est censuré, en faisant passer d’abord l’internaute par un intermédiaire qui ne l’est pas.
Malgré la circulation des données — et donc des messages — via un tiers, il n’y a pas de risque pour la confidentialité des échanges, du fait du chiffrement de bout en bout appliqué par défaut sur WhatsApp. Même à supposer que le proxy soit opéré par des personnes malveillantes, les communications resteront chiffrées — seules des métadonnées pourront être vues.
« La connexion via un serveur proxy maintient le haut niveau de confidentialité et de sécurité offert par WhatsApp. Les messages personnels seront toujours protégés par le chiffrement de bout en bout, ce qui signifie qu’ils resteront entre les personnes qui communiquent et que personne d’autre ne pourra les voir, ni même les serveurs proxy, WhatsApp ou Meta », est-il expliqué.
WhatsApp vise spécifiquement la censure en Iran
La mesure s’adresse en priorité aux personnes se trouvant dans des pays dirigés par des régimes autoritaires ou dictatoriaux — des pays comme la Chine, la Turquie, le Bangladesh ont déjà bloqué WhatsApp. Plus récemment, c’est en Iran que l’accès aux serveurs de WhatsApp a été entravé pour essayer de casser le mouvement de contestation contre Téhéran.
N’importe qui peut, s’il le désire et en a la compétence, configurer un serveur proxy, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une organisation non gouvernementale. Pour aider, WhatsApp fournit dans ses pages d’assistance un guide pour configurer un serveur proxy. L’application explique aussi comment activer le proxy, si l’on se trouve dans un pays censurant le service.
Dans les faits, ce sont vraisemblablement surtout les ONG et les militants qui s’empareront de ce nouvel outil, notamment à travers la diaspora des pays qui sont confrontés à cette censure. Dans son annonce, WhatsApp cite tout particulièrement l’Iran, qui « bafoue les droits humains en empêchant la population de recevoir une aide urgente ».
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