C’est un lot de consolation pour l’ancien ministre de la Culture. Renaud Donnedieu de Vabres fait partie des promus de la Légion d’Honneur de la promotion de Pâques 2009, au rang d’officier, le deuxième grade de la distinction nationale. Depuis trois ans, RDDV enchaîne pourtant les échec et les humiliations.
En 2005, il avait subi un affront au moment de défendre sa loi DADVSI, avec le vote surprise de la licence globale alors qu’il défendait tout le contraire – déjà la riposte graduée. Puis l’ancien ministre a perdu coup sur coup les élections législatives puis les élections municipales, victime d’une véritable malédiction DADVSI qui a frappé plusieurs acteurs de premier plan de la précédente loi sur le droit d’auteur et Internet.
Depuis ces échecs électoraux, Renaud Donnedieu de Vabres est invisible. Simple conseiller municipal de la ville de Tours, il fut nommé l’an dernier par Nicolas Sarkozy Ambassadeur chargé de la dimension culturelle de la Présidence française de l’Union européenne, pour promouvoir la riposte graduée au niveau européen. Avec le succès que l’on sait : le vote de l’amendement Bono par 88 % des députés européens et le refus catégorique de plusieurs états membres de suivre la proposition française.
Avec l’Hadopi, Renaud Donnedieu de Vabres encaisse les coups. Son ancien allié, l’ancien rapporteur de la loi DADVSI Christian Vanneste, explique partout qu’il s’était contenté de jouer sans y croire les bons soldats. Et Christine Albanel répète à l’envi que le projet de loi Création et Internet scelle aujourd’hui l’échec de la loi DADVSI, déjà enterrée par l’abandon des DRM qu’avait tant vanté l’ancien ministre de la Culture. Ce qu’il présentait alors comme la « fierté de la France » est aujourd’hui conspué par ses propres amis.
Christine Albanel, qui envisage ouvertement son départ du gouvernement, suivra-t-elle le même destin ?
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