C’est un incident qui illustre une fois encore les limites du vote par Internet. Alors que le Parti socialiste organise jusqu’à dimanche un référendum sur l’unité de la gauche et des écologistes pour les élections régionales, qui auront lieu les 6 et 13 décembre prochains, des personnalités politiques ont fait savoir qu’elles avaient reçu un message de remerciement pour leur participation alors qu’elles n’avaient pas (encore) voté.
Surprenant ? Pas vraiment, au regard de l’aspect très sommaire de la plateforme de vote. Celle-ci n’est en effet pas en mesure de vérifier l’identité des votants ni d’empêcher un même internaute de multiplier les votes dans un sens ou dans un autre. C’est ce que révèle le test effectué par le journaliste Fabrice Epelboin.
Il a ainsi pu faire « participer » Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Paul Bismuth (un pseudonyme qu’il utilisait pour avoir des conversations secrètes avec son avocat) au référendum socialiste, en utilisant des e-mails jetables hébergés sur Yopmail. Aucune vérification particulière n’est en effet demandée, si ce n’est de valider le vote en cliquant sur un lien de confirmation envoyé par courrier électronique.
Certes, la participation au vote sur la plateforme du PS nécessite d’approuver la charte d’engagement socialiste, qui demande en particulier au votant de s’engager sur l’honneur à ne voter qu’une seule fois au référendum pour l’unité de la gauche et des écologistes. Mais c’est aussi vain que les avertissements demandant aux mineurs de quitter immédiatement les sites pornographiques.
Le référendum, qui risque fort de tourner à la farce avec un tel manque de contrôle, prend en tout cas une tournure judiciaire. Le Parti socialiste, désormais au courant de la faiblesse de son scrutin, annonce dans un communiqué une « plainte pour faux et usage de faux, et usurpation d’identité pour les quelques incidents constatés dans la journée de vendredi ».
Le vote par Internet ne pose pas que des problèmes au PS. L’autre grand parti politique, Les Républicains, a aussi connu quelques soucis (attaques informatiques, anomalie dans le décompte des voix, vérifications insuffisantes, accusations de fraude…) lorsqu’il a aussi voulu interroger ses adhérents.
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