Comme un symbole. Mardi soir, Jack Lang était l’invité du journal de TF1 pour faire la promotion d’un livre au titre très à propos : « Demain comme hier« . Comme un symbole de la connivence entre le plus populaire des médias de France, qui voit dans Internet la raison principale de ses baisses d’audience régulières, et l’un des hommes politiques les plus populaires de France, davantage attaché aux valeurs du passé qu’au travail parlementaire portant sur l’avenir.

TF1, la chaîne qui avait montré une Assemblée remplie de députés lorsque la loi fut votée par 16 députés, avant de ne pointer que l’absentéisme des députés lors de son rejet, a offert mardi quatre longues minutes d’interview à Jack Lang pour expliquer pourquoi il était « en désharmonie » avec le Parti Socialiste sur le projet de loi Création et Internet.

Pas un seul des députés, nombreux, opposés au projet de loi, n’ont eu depuis le début des débats une seule seconde à TF1 pour expliquer les raisons de leur opposition au texte. Et ça n’est pas Laurence Ferrari, osant à peine lancer le mot de « liberticide » lorsque les problèmes posés par la loi vont bien au delà de la liberté de télécharger, qui s’est faite leur porte-parole.

Comprendre pourquoi un éléphant du Parti Socialiste va contre son camp est plus important pour le premier journal de France que de comprendre pourquoi l’opposition s’oppose. Car c’est après tout le rôle naturel de l’opposition que de s’opposer, et le journal ne dit pas quand les trains arrivent à l’heure.

Mais même s’il est vrai que les textes de loi sont examinés à très grande vitesse, faut-il néanmoins traiter l’Assemblée Nationale comme une simple gare où les textes sont autant de trains conduits par le gouvernement, qui doivent s’arrêter quelques instants puis repartir sans perturber les voyageurs ?

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