Le développement de l’accès à Internet à très haut débit fait partie des priorités du gouvernement chinois pour son plan 2016-2020, mais il s’accompagne aussi d’une volonté de nettoyer davantage les contenus. Bref, d’étendre la censure.

Le mois dernier, l’administration chinoise a publié en anglais dans le texte une chanson entraînante sur internet, pour célébrer la mise en route de son 13e plan quinquennal visant à fixer les objectifs prioritaires de la Chine d’ici 2020 et les moyens d’y parvenir. Le plan final ne sera révélé qu’au début de l’année 2016, mais le Parti communiste chinois (PCC) en a tout de même révélé les grandes lignes cette semaine, avec pour objectif global de maintenir un niveau de croissance annuelle de 6,5 % sur les cinq prochaines années — de quoi faire rêver plus d’une économie européenne.

Parmi les mesures du plan approuvé par le Comité central, la Chine a identifié sept industries émergentes stratégiques qui bénéficieront d’un accompagnement particulier pour que leur part dans le PIB chinois passe de 8 % à 15 % d’ici 2020 :

  • Le logiciel
  • La biomédecine
  • Les équipements de communication électronique
  • Les équipements environnementaux
  • Les nouvelles énergies
  • Le Cloud computing et autres services TIC
  • La robotique industrielle

À l’instar du plan France THD, le plan chinois prévoit aussi d’accélérer l’accès à internet disponible dans les foyers, pour que le très haut débit se développe. Mais alors que la France se contente de planifier sur la taille et la technologie des tuyaux, la Chine veut aussi mettre l’accent sur ce qu’ils transportent. « Par exemple, la proposition prévoit le développement de la culture Internet positive et progressive, et d’un environnement de réseau propre », rapporte la version chinoise du New York Times.

Une inspiration pour l’Europe ?

On aurait tort de sourire et d’y voir de simples chinoiseries, car même si la censure reste très largement plus étendue en Chine qu’en Europe (encore heureux), l’ambition de créer un « Internet propre » est aussi affichée par l’Union européenne et la vis se resserre de plus en plus. L’an dernier, le ministre chinois du Cyberespace Lui Wei avait même bénéficié d’une tribune et s’était senti suffisamment à l’aise pour conseiller à l’UE de faire d’internet« une bénédiction et une aubaine, plutôt qu’une maladie mondiale », en suivant le modèle chinois.

L’idée d’entretenir une « culture positive sur internet » et un « environnement propre » passe notamment, pour la Chine, par une modération accrue des propos publiés et par la diffusion de contre-propagandes, en particulier pour lutter contre les « rumeurs » qui seraient propagées au détriment du gouvernement ou de l’unité du peuple chinois. Autrement dit, de la censure.

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