La France est le cinquième pays au monde qui sollicite le plus d’informations sur les internautes à Yahoo. Néanmoins, le nombre de requêtes provenant des autorités hexagonales diminue année après année.

Après Facebook mercredi, c’est au tour de Yahoo de publier son rapport semestriel consacré aux demandes gouvernementales reçues par le portail web. Et tout comme celui diffusé par le réseau social, le document fourni par la firme de Sunnyvale rend compte pays par pays du nombre de requêtes officielles d’informations visant les usagers du service sur la période allant du 1er janvier au 30 juin 2015.

Dans le cas de la France, la société fondée par Jerry Yang et David Filo fait savoir qu’un total de 1008 réquisitions a été adressé au cours des six premiers mois de l’année. Ces demandes, qui représentent tout de même environ 6,5 % de l’ensemble des sollicitations reçues par Yahoo dans le monde (15 583), concernent en tout 1147 comptes. Mais le portail web signale que ces démarches sont généralement rejetées.

Deux demandes sur trois ne sont pas satisfaites par Yahoo.

Près de deux deux réquisitions sur trois (645 au total) ne sont en effet pas satisfaites par Yahoo. Pourquoi ? Parce qu’il peut s’agir d’une requête ne respectant pas la formalité de la procédure, d’une autorité gouvernementale outrepassant sa juridiction ou d’une demande qui a été annulée après avoir été reçue par Yahoo. En conséquence, le portail n’a adressé aucune donnée même s’il aurait pu techniquement le faire.

Sur le gros tiers restant, Yahoo signale qu’une partie des sollicitations (65) n’a pas pu aboutir faute d’avoir trouvé la moindre donnée. Ce cas de figure peut se produire lorsque le compte n’existe pas ou plus, mais aussi quand aucune donnée pertinente ne figure sur la plage de temps spécifiée par l’autorité demanderesse, explique l’entreprise américaine.

Et pour le reste ?

Yahoo indique qu’aucune demande portant sur du contenu de compte (comme par exemple des extraits de conversation sur une messagerie instantanée ou dans un échange de mail, des photos sur Flickr, des fichiers mis en ligne, des contacts du carnet d’adresse, des informations de calendrier, des mémos ou des commentaires publiés sur les sites de Yahoo) n’a été satisfaite.

En revanche, 298 requêtes ont donné lieu à une communication. Yahoo note que les informations en question portent sur les comptes eux-mêmes. Il s’agit en général des données obtenues au moment de la création du compte : adresse mail de contact, adresse IP, détails de connexion, informations de facturation. Cela peut aussi être les métadonnées de courrier électronique (émetteur, destinataire, date d’envoi…).

La France dans le top 5, mais…

En comparaison des autres nations figurant dans le tableau semestriel de Yahoo, la France se place dans le top 5 des nations les plus avides d’information. Devant elle figurent les États-Unis, Taïwan, le Royaume-Uni et l’Allemagne. On trouve ensuite l’Italie, l’Inde, Hong Kong, l’Australie et le Brésil.

On note toutefois que la France sollicite de moins en moins Yahoo avec le temps. Depuis le tout premier rapport semestriel publié par le portail web (pour période allant du 1er janvier au 30 juin 2013), le nombre de requêtes ne cesse de baisser (la réponse de Yahoo elle, varie évidemment, en fonction de la nature des demandes), passant de 1855 à 1697 en 2013, puis de 1236 à 1141 en 2014, pour finir à 1008.

Reste à savoir quel sens donner à ce recul incessant. Est-ce parce que les autorités françaises font preuve d’une sobriété accrue dans le nombre de réquisitions qu’elles envoient à Yahoo, ou faut-il y voir un signe démontrant que le portail américain est de plus en plus déserté par les internautes français, obligeant les services à réorienter leurs demandes d’information en direction des services où ils se rendent désormais ?

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