Si, en France, François Hollande s’est montré aussi ferme qu’inquiétant hier dans son discours sur le renforcement des politiques de sécurité, numérique comprise, les attentats de Paris commencent déjà à être utilisés outre-Atlantique pour justifier la surveillance. C’est John Brennan, le directeur de la CIA, qui a déjà récupéré l’affaire hier en s’adressant au Center for Strategic & International Studies : « Ces dernières années, à cause de divulgations non autorisées et d’interminables demandes de mea culpa sur le rôle du gouvernement dans sa manière de traquer des terroristes, il y a eu des amendements aux lois et des actions qui ont été décidées qui ont rendu la tâche de débusquer les terroristes bien plus ardue pour nous. », a-t-il déclaré.
Brennan a poursuivi en espérant que les attentats parisiens se traduisent par un éveil et tout particulièrement dans les régions d’Europe où « le renseignement, l’espionnage et les services de sécurité sont très mal compris ». Pour la presse américaine, qui a relayé ces informations, il s’agit encore et toujours des mêmes mensonges : « vous les entendrez répéter que la surveillance massive a permis de déjouer de mystérieuses menaces mais qu’elle n’est pas suffisante en l’état actuel parce qu’elle est constamment menacée par les défenseurs de la vie privée. », peut-on lire sur The Verge.
Un mensonge ? Oui, ou plutôt une tentative de communication qui oublie volontairement le principal : le gouvernement américain n’a pas modifié ses programmes de surveillance après Snowden et toutes les opérations de la NSA qui étaient pointées du doigt par les fichiers dévoilés au public n’ont pas été stoppées, comme le rappelle justement la journaliste Marcy Wheeler, spécialisée dans les questions de sécurité et de droit civil. Il s’agit donc une manière pour le directeur de la CIA de légitimer un durcissement américain de la surveillance sous prétexte qu’elle aurait été diminuée et qu’elle serait efficace, deux arguments démontés quelques heures à peine après son intervention.
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